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Ecole de Maringues _ Xavier Géant & Christophe Aubertin /studiolada

texte rédigé par les architectes
crédit photo Charly Broyez

La nouvelle école de Maringues s’implante dans un environnement pavillonnaire, à proximité du centre bourg, du collège et de son pôle sportif. A l’articulation de deux rues, la parcelle plate et étendue est bordée par une haie champêtre, riche en biodiversité. Le projet rend hommage au lieu en s’inscrivant dans la morphologie bâtie environnante, et en empruntant le langage rural des noues, clôtures et matériaux.

L’école de 2720 m² de surface de plancher se développe en rez-de-chaussée le long de la rue des Récollets. Le volume accueillant du fronton du parvis d’entrée marque l’accès principal dans la linéarité de la façade de l’école et ses stationnements.

L’édifice unique regroupe l’école maternelle et l’école élémentaire autour des deux patios : les cours de récréation. L’entrée partagée et les espaces communs rassemblent ces deux écoles autour d’un troisième patio, central, dédié au temps périscolaire. L’organisation simple du plan permet d’apporter une réflexion sur la question de l’intériorité, de l’enceinte, de la cour intérieure qui fonctionne en patio. Une typologie quelque peu “monacale” qui dédie le cœur au collectif et la périphérie à l’individualité de chaque salle de classe, tout en maintenant des liens visuels entre ces différents espaces.

Le volume de la classe s’installe sous le rampant de la charpente en sapin blanc du Livradois-Forez et fait référence à un registre naturel et domestique, cadre intime pour l’apprentissage et les activités des enfants. Chacune ouvre sur un jardin privatif appropriable par les enfants et leurs encadrants : une extension extérieure (cour/jardin) de sa salle pour compléter et offrir de nouvelles pistes d’apprentissage.

La rationalité du paysage intérieur des cours dialogue avec la ruralité du paysage extérieur. La noue plantée périphérique infiltre, récolte et met en scène de manière naturelle les eaux pluviales de l’école dans des cuves destinées à l’arrosage. L’ensemble de l’écriture architecturale du projet fait référence, de manière contemporaine, aux charpentes, torchis et colombages des anciennes tanneries de la Morge. Les coquelicots et oiseaux dans la noue font écho aux haies champêtres qui bordent les routes du village ; le béton de terre locale qui sépare les classes et les couloirs s’identifie aux fermes en pisé qui ponctuent la plaine de la Limagne. Le gabarit des toitures de tuiles de terre cuite de l’école s’inscrit dans le voisinage ; le porche et le motif en croix, signaux institutionnels, répondent au clocher et aux façades en briques du centre bourg.

Le projet restreint l’usage des produits industrialisés à l’indispensable et au technique, au profit des matériaux naturels : l’usage du bois massif dans le mobilier (épicéa), la charpente (sapin blanc), le bardage (hêtre et douglas), les habillages intérieurs (sapin blanc), raconte le grand territoire du massif central, ses ressources, ses forêts, ses savoir-faire et les personnes qui les cultivent.

Les murs de terre coulée
Les murs en terre crue participent activement à l’agencement puisqu’ils sont présents dans l’ensemble de l’école. Ils participent à qualifier l’ambiance esthétique mais aussi hygrothermique et acoustique de ces espaces. Ils se disposent entre les circulations et les salles de classes.

La terre crue est le principal mode constructif des fermes qui ponctuent le paysage de la plaine de la Limagne dans lequel l’école s’implante. Ces constructions vernaculaires sont le premier indice des qualités constructives de la terre du site, et de savoir-faire à ré-activer, cultiver ou ré- implanter. Elle a été ici employée en terre coulée, technique constructive qui s’accorde avec les délais d’exécution, les coûts, et les capacités matérielles des entreprises qu’imposent ce type de bâtiment publics.

Les 700 m² de murs de 30cm d’épaisseur se composent de terre crue de Sermentizon, de graviers roulés extraits dans la rivière Morge qui traverse Maringues, et d’une faible proportion de ciment (2%) nécessaire au décoffrage du mur.

L’école en bois
Les monts du Forez et la forêt des Combrailles, à égale distance de l’Ecole, en fournissent les bois de structure, de bardage, et de mobilier. Bucheronnés, sciés, taillés et assemblés par des entreprises locales, l’usage de ces matériaux locaux permet de faire participer le projet à l’énergie sociale et l’économie locale, au delà de leurs vertus esthétiques ou écologiques.

Les charpentes sont réalisées en sapin blanc (en douglas à l’extérieur), l’ensemble des doublages intérieurs sont réalisés en planche de sapin blanc du massif central. Le bâtiment est isolé en ouate de cellulose et en fibre de bois. Les mobiliers ainsi que la signalétique sont réalisés en panneaux de 3 pli épicéa, et épicéa massif porté entre poteaux bois. Les seuils sont eux composés de planche de sapin et alèse hêtre.

L’ensemble des menuiserie sur façades sont en bois (pin). Les grands murs rideaux qui ouvrent les circulations sur les patio sont quant à eux réalisés en aluminium. Les façades sont bardées de feuillu (hêtre) de petite longueur, pare-closé d’épines en douglas thermotraités. L’usage des matériaux industrialisés est ainsi contenu au nécessaire et aux impératifs techniques. Au possible, ces matériaux ont été choisis biosourcés (isolants par exemple).

Maître d’ouvrage : Commune de Maringues (63)
assistant maîtrise d’ouvrage : Groupe CRX
Maître d’œuvre : X. Géant & C. Aubertin
Collaborateur : G. Martinez
Bureaux d’études technique : CS2N – Sylva Conseil – Salto – Excel Bat – AES – Betmi – Algotherm
Surface : 2720 m²
Montant des travaux : 5,9 M€ HT

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