Au Plessis-Bouchard, dans le Val-d’Oise, à la frange d’un tissu pavillonnaire et d’une plaine agricole, un nouveau gymnase s’implante en dialogue avec le futur collège voisin. Plus qu’un équipement sportif, c’est un morceau de ville qui se tisse, mêlant ouverture, rythme et ancrage dans le territoire.
Il y a, dans ce morceau de territoire situé à l’orée du Grand Paris, quelque chose d’indécis mais profondément caractéristique de l’urbanisation francilienne : un entre-deux, suspendu entre la mémoire du village et la projection vers la ville diffuse. C’est là, au Plessis-Bouchard, qu’un gymnase a vu le jour, non pas comme un simple édifice fonctionnel, mais comme un lieu poreux, ouvert, à la fois socle et vitrine, attentif aux usages comme aux paysages.
L’équipement s’inscrit sur une vaste parcelle qui lui laisse l’espace de respirer, de s’étendre et même, demain, de se prolonger. Il se pose en limite nord, en vis-à-vis du collège Marie Sklodowska Curie, avec lequel il partage une voie nouvellement créée. Une bande végétale vient faire tampon avec la rue, comme pour amortir la transition entre l’espace public et la façade. L’accès s’effectue par un cheminement arboré qui débouche sur un parvis, à la fois place d’entrée, seuil urbain et espace de sociabilité. Ici, quelques assises invitent à l’attente ou à la conversation, prolongeant naturellement les usages du gymnase dans l’espace
public.




Un bâtiment poreux, une structure lisible
Le gymnase se déploie dans un plan de plain-pied. À l’est, un parking paysager, implanté en boucle autour d’un bassin de rétention enterré, complète le programme. À l’ouest, une réserve végétalisée laisse ouverte la possibilité d’un futur agrandissement. Entre les deux, la salle omnisports s’offre comme un cœur actif. Depuis la rue du collège, les passants peuvent observer les activités sportives : le bâtiment, loin de se refermer sur lui-même, joue de la covisibilité comme d’un outil d’animation du quartier.
L’équipement s’organise en deux volumes clairement identifiables, désaxés l’un par rapport à l’autre. Le volume haut, qui accueille la salle omnisports, se distingue par son élancement, souligné par la structure bois apparente. Le volume bas regroupe les fonctions annexes : vestiaires, locaux techniques, loge et logement du gardien. Un jeu de bardage horizontal en bois renforce la lecture de ces deux entités : plus dense sur le socle, plus aérien sur la partie haute, il inscrit le projet dans une esthétique sobre, rythmée, et toujours ancrée dans le sol.





Un gymnase qui cadre le paysage
L’intérieur du bâtiment reprend les principes d’une distribution claire : les circulations des sportifs et des visiteurs sont dissociées, les flux orientés de manière intuitive. Depuis le hall d’entrée, on peut accéder directement aux gradins ou aux vestiaires. Une circulation largement vitrée, protégée par des stores, guide les usagers vers la salle, tout en cadrant des vues sur l’extérieur. C’est là l’un des grands enjeux du projet : faire de ce gymnase un lieu ouvert, perméable au paysage.
De jour, le bâtiment affirme sa compacité, son unité. De nuit, il se transforme en lanterne : les vides deviennent lisibles, les transparences révèlent les volumes. Ce contraste entre plein et vide, ombre et lumière, masse et transparence, constitue le fil conducteur du projet. Il structure aussi bien l’écriture architecturale que l’expérience sensible des lieux.
Une structure lisible, une matière présente
La salle omnisports est portée par une charpente en bois laissée apparente. Les poutres suivent le profil du toit, soulignant la dynamique interne du volume. Depuis les gradins, le regard suit cette forme d’élévation qui accompagne le geste sportif. La matérialité du bois, omniprésente, confère à l’ensemble une atmosphère chaleureuse et tactile.Le logement du gardien, intégré dans l’enveloppe du bâtiment, bénéficie lui aussi de ce soin apporté à la lumière et à la spatialité : orienté à l’est, il dispose d’un éclairage zénithal dans le séjour, et d’un accès dédié. Ainsi, l’ensemble du programme se tient dans une économie de moyens et un souci de cohérence, chaque entité trouvant sa juste place dans une composition d’ensemble toujours claire.
Une fabrique d’urbanité douce
Ce gymnase n’est pas seulement un lieu pour la pratique du sport. Il participe, à sa manière, à la fabrique d’une urbanité douce, entre le tissu pavillonnaire et la plaine agricole. Il structure les usages, articule les échelles, et propose une lecture sensible de son territoire. Dans ce quartier en devenir, il pose les bases d’une centralité modeste mais efficace. Un bâtiment à échelle humaine, qui respire, s’ouvre et cadre, et dont l’architecture compose avec le paysage, la lumière et les rythmes du quotidien.


Maître d’ouvrage : Mairie du Plessis-Bouchard
Architectes : ateliers o-s architectes
Architect associés : Vincent Baur, Guillaume Colboc, Gaël Le Nouëne
Equipe étude et chantier : Giuliano Lemma, Clothilde Bonneau
Surfaces créées
Intérieur : 2025 m² Extérieur : 5 550 m²
Coût des travaux : 5 100 000 € HT
Crédit photos : © Cyrille Weiner