Exposition à la Galerie d’architecture à Paris
du 30 janvier au 24 février 2024
Vernissage mardi 30 janvier 2024 de 18h30 à 21h
Conférence d’Amelia Tavella
jeudi 22 février à 19h
au Pavillon de l’Arsenal à Paris
mail@galerie-architecture.fr
Amelia Tavella naît au cœur de l’été à Ajaccio. Elle envisage son île corse et natale en matrice. Elle y apprend l’importance de la nature, l’urgence à la protéger, à la respecter. Elle fait l’expérience de la beauté, s’en imprègne, la recherchera, toujours. Grandir sur une île signifie aussi grandir sur la mer. Le regard est rivé à l’horizon, les récifs sont des formes, les contours du territoire des lignes, la crête des montagnes des dessins, le maquis un espace à part entière.
L’enfance est une avant-scène. Le désir d’architecture précède ses études qu’elle suivra à l’École Spéciale d’Architecture à Paris. Fille, femme, mère, Amelia Tavella fonde son agence en 2007 à Aix-en- Provence. Engagée, libre, résistante, audacieuse, elle reçoit en 2016 le Prix de la Jeune Femme architecte, en 2017 le Prix Pierre Cardin de l’Académie des Beaux-Arts. En 2018 le Palmarès Choiseul Ville de Demain salue sa façon innovante de pratiquer l’architecture qu’elle considère comme un art ouvert à d’autres arts.
Amelia Tavella invite l’artiste Pauline Guerrier, pour ses écoles de Lumio, de Villeurbanne et de Cabriès, elle collabore avec un historien et une socio- anthropologue pour la Citadelle et la Cité génoise d’Ajaccio, avec l’artiste et vidéaste Ange Leccia pour la sauvegarde et l’aménagement des ruines de Nonza, et avec l’écrivain Nina Bouraoui pour le château de Nalys, fief de Châteauneuf-du-Pape, œuvre commandée par la famille Guigal. Son travail est multi récompensé. Elle remporte en 2019 le Prix Born Awards – Impact Social puis le prix Médium du Palmarès régional d’Architecture en Corse. En 2020 elle reçoit le Prix Sensibilité paysagère – Palmarès Séquence bois, Idéat la désigne en 2021 parmi les meilleurs architectes de sa génération puis elle est nommée pour le Prix européen d’Architecture Philippe Rotthier « Genius Loci ».
À l’origine, entre autres, du Couvent Saint-François qui sera salué dans le monde entier pour sa « greffe » en cuivre sur le granit qui relie le passé au présent, du Conservatoire Henri Tomasi en association avec Rudy Ricciotti, de la réhabilitation du Château du Seuil en Provence, de l’école du Piton de Cabriès, de l’école primée A Strega au creux du maquis. Elle sera en 2021 promue au grade de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite. 2022 la couronne à nouveau : Premier prix lors des Tecu Architecture International Awards, Médaille d’Architecture – Prix Dejean de l’Académie d’Architecture. Amelia Tavella procède à la façon d’un archéologue, chaque site semble être radiographié, fouillé, investi, pour honorer, prolonger ce qui pré existait. Elle construit sans défaire, elle invente sans renier. Souci du détail, esthète, écologiste, travailleuse acharnée, ses projets embrassent une forme de poésie. Féminine et féministe, elle est l’une des rares femmes à la tête d’une agence.
L’architecte méditerranéenne construit en Corse et après la Corse, d’une île française au continent français ses œuvres se répondent, œuvres miroirs qui portent une signature, Amelia Tavella a trouvé son chemin. Elle possède une empreinte. Elle a sa voix, son écriture. Son œuvre est reconnaissable, admirable. Elle intervient en 2023 à Florence dans le cadre du Workshop étudiants Reuse the ruin puis à Bologne pour celui de YACademy. Son architecture dite « sensible » se déploie d’après le lieu qui la reçoit. Amelia Tavella ne sépare jamais l’édifice de l’espace lui-même déjà œuvre de la nature ou de la ville. Il s’agit, à chaque fois, d’une forme de noces entre ce qui est et ce qui sera.
Son rapport aux matériaux est sensuel, ainsi elle a choisi le thème de la Peau pour articuler et illustrer le numéro de mai 2023 du magazine d’architecture italien IQD dont elle est la rédactrice en chef, thème repris en table ronde à La Cité de l’Architecture et du Patrimoine pour la Carte Blanche – Cité qui a abrité la même année l’installation en cuivre de son Couvent Saint-François pour les Duos de la plateforme architecturale suivis d’une conférence/débat avec l’architecte barcelonais Carles Enrich et le critique d’architecture Ivan Blasi.
Avec Amelia Tavella, l’architecture convoque les sciences humaines, la littérature, la photographie, la sculpture. Exprimer la diversité du monde pourrait être sa devise. L’architecte corse est architecte européenne puisque désormais en lice pour le prestigieux Prix Mies van Der Rohe, cession 2024.
«La Méditerranée est ma matrice. Je viens de là, de ce lieu unique. Enfant du maquis, j’ai appris la complexité de mon métier d’architecte ici. Mer, roche, ma féminité a embrassé la féminité de cette mer, exerçant avec délicatesse, retissant la dentelle abîmée, m’inspirant des sédiments, matière douce originelle. Mon île m’a appris la lumière, la couleur, la pente, me rappelant sans cesse qu’il n’y a pas de création valable sans éthique et que l’Histoire est le berceau du présent. »
Amelia Tavella
la Galerie d’architecture
11, rue des blancs-manteaux
75004 paris
du mardi au samedi 11h-19h
Le Couvent Saint-François à Sainte-Lucie de Tallano est à retrouver dans le numéro 399 d’Architectures Cree, ainsi qu’un entretien avec Amelia Tavella