La Biennale Internationale Design Saint-Étienne revient du 22 mai au 6 juillet 2025 pour une treizième édition placée sous le signe de la ressource. Dans un monde en constante mutation, où les enjeux environnementaux, économiques et sociaux dictent de nouvelles approches créatives, cet événement se veut un laboratoire d’exploration des pratiques contemporaines du design. Pour les architectes et concepteurs d’espace, il s’agit d’un rendez-vous incontournable, une opportunité d’interroger l’impact des matériaux, des usages et des innovations sur la fabrique du cadre de vie.
Le designer face aux enjeux contemporains
Le thème central de cette édition, « Ressource(s), présager demain », propose une réflexion sur la manière dont les concepteurs puisent dans les savoir-faire, les matériaux et les nouvelles technologies pour anticiper un avenir plus durable. Dans un contexte où l’extractivisme et l’exploitation des ressources naturelles atteignent leurs limites, le designer est invité à reconsidérer son rôle. Doit-il se positionner comme un créateur d’objets ou comme un acteur du changement sociétal ? Cette question traverse l’ensemble des expositions et projets présentés au sein de la Cité du design et des Halles Barrouin, deux lieux emblématiques du paysage architectural stéphanois.
Un parcours immersif et prospectif
La scénographie pensée par Joachim Jirou-Najou investit pleinement l’espace en jouant sur la monumentalité des volumes et la puissance des perspectives. L’objectif ? Permettre au visiteur de naviguer librement dans un univers où chaque projet devient une exploration en soi. De l’upcycling à l’intelligence artificielle, en passant par la valorisation des matériaux oubliés, les expositions déploient une richesse de propositions inspirantes. Parmi elles, « Design climatique », sous la houlette de Philippe Rahm, interroge les synergies entre architecture, confort thermique et sobriété énergétique. Cette section met en lumière des stratégies de conception qui redonnent toute sa place à la gestion passive des flux thermiques, enjeu crucial pour les architectes engagés dans la transition écologique.
Saint-Étienne, un territoire d’innovation en mutation
Au-delà des expositions, la Biennale s’inscrit dans un projet plus vaste de transformation urbaine. Saint-Étienne, seule ville française reconnue comme « Ville créative de design » par l’UNESCO, poursuit l’aménagement de son District Créatif, un pôle d’expérimentation où se croisent recherche, entreprises et formation. Ce projet ambitieux vise à faire de la ville un véritable laboratoire urbain, où les nouvelles pratiques architecturales et design sont mises à l’épreuve du réel. À travers des collaborations avec l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (ÉSAD) et des entreprises locales, la Biennale participe à ce mouvement en favorisant les interactions entre designers, architectes et industriels.
Un dialogue entre passé et avenir
Dans cette dynamique d’innovation, la Biennale 2025 tisse également un lien avec le patrimoine en mettant à l’honneur la création arménienne à travers l’exposition « En relief, créer en Arménie ». Ce focus met en lumière l’inventivité d’une scène design qui, en puisant dans ses racines culturelles, redéfinit les contours de la modernité. Une démarche qui résonne avec la philosophie générale de l’événement : interroger le passé pour mieux façonner l’avenir.
Ainsi, la Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2025 s’annonce comme un moment fort. Plus qu’un simple panorama des tendances actuelles, elle propose une véritable réflexion sur l’évolution des pratiques, des matériaux et des approches conceptuelles face aux défis de notre époque. Une invitation à repenser la manière dont nous concevons nos espaces, à l’aune d’un monde aux ressources limitées mais aux possibilités infinies.