AccueilActualité« Ville Métabolisme » : une nouvelle Chaire pour penser la ville

« Ville Métabolisme » : une nouvelle Chaire pour penser la ville

« Les territoires urbains, complexes par nature, soulèvent des questions cruciales. À l’heure où nos villes suffoquent ou grelottent, enseignants-chercheurs, étudiants, architectes, designers, unissent leurs expertises pour une compréhension scientifique renforcée de la qualité de vie en ville ». 

Initiée par l’agence d’architecture PCA-STREAM et portée par l’Université PSL, une initiative ambitieuse voit le jour, « programme interdisciplinaire de recherche-action » s’appuyant sur une dynamique collective pour explorer des questions de recherche inédites sur la ville, dispenser des cours et inventer des formations innovantes : la Chaire « Ville Métabolisme ».

Le 5 février, lors d’un rendez-vous d’inauguration qui s‘est tenu à l’Hôtel de l’Industrie à Paris, les différentes parties prenantes de ce projet innovant ont présenté leurs ambitions autour de cette chaire dont les résultats et travaux seront publics et accessibles à tous. Parmi eux Alain Fuchs, président de l’Université PSL, Périg Pitrou, anthropologue au Collège de France – PSL, responsable de la Chaire, Émilie d’Orgeix, historienne de l’architecture à l’École pratique des hautes études – PSL, directrice du conseil scientifique de la Chaire et Philippe Chiambaretta, architecte fondateur de PCA-STREAM.

De même, l’annonce des deux premiers terrains de recherche de la Chaire a donné lieu à l’intervention de Pierre-Yves Guice, directeur général de l’établissement public d’aménagement Paris La Défense et de Quentin Brière, Maire de Saint-Dizier

Concevoir, construire et habiter les villes de demain
Dans les villes, environnements construits où s’entrelacent dynamiques écologiques et activités techniques, la qualité de vie dépend de phénomènes “à l’interface entre le biologique et le social.” Pour aborder cette réalité, la nouvelle Chaire propose d’envisager les villes comme des métabolismes ou comme des espaces de coexistence entre des métabolismes variés : « Pour que les êtres vivants se maintiennent en vie, se reproduisent, se développent, se déplacent, ils ont besoin d’échanger avec leurs milieux. Pour y parvenir, il y a le métabolisme : un réseau de processus d’interactions et de réactions biochimiques qui permettent aux êtres vivants de se maintenir en vie, de se reproduire, de se développer, de se déplacer grâce à des échanges avec leurs milieux. »

Qu’en est-il des villes ? Comment se maintiennent-elles, se développent-elles ?
Le métabolisme a déjà été utilisé en architecture pour décrire la vision utopique de mégalopoles dotées de structures flexibles, mouvantes, pouvant s’étendre à large échelle à l’image d’un processus de croissance organique -le mouvement métaboliste japonais, dans les années 1960- ou dans les études urbaines pour décrire les flux et les échanges de matières – énergie, eau, nutriments, déchets –, circulant dans les villes comme elles le feraient dans un corps (« métabolisme urbain »). 

Les manières de construire et d’habiter les villes sont liées à la multiplicité de ces formes organiques. À plusieurs échelles, d’innombrables activités métaboliques s’y effectuent, associées par exemple à la nutrition, à la mobilité, à la respiration, au cycle du sommeil.

« La Chaire se propose de comprendre comment les interventions humaines sur les territoires urbains peuvent s’articuler de la façon la plus harmonieuse avec des conditions écologiques. »

À une autre échelle, étudier la ville-métabolisme consiste à se pencher sur la diversité des pratiques humaines visant à transformer et à recomposer les éléments existant dans des environnements construits. Réparer, réutiliser, réemployer, rénover, réhabiliter, réaffecter, remédier, décontaminer, restaurer, renaturer, ré-ensauvager, réaffecter, etc. :  toutes ces activités – à l’intersection entre des dynamiques matérielles, biologiques, écologiques, techniques et institutionnelles – invitent à envisager les territoires urbains comme des phénomènes évolutifs à étudier dans une perspective historique et prospective.

« En développant des savoirs sur la vie et des biotechnologies, les humains transforment en profondeur leurs conditions d’existence sur Terre. Pour étudier ces phénomènes à l’interface entre le biologique et le social, l’Université PSL et le CNRS ont mis en place plusieurs programmes interdisciplinaires auxquels j’ai eu le plaisir de participer avec l’équipe « Anthropologie de la vie », composante du Laboratoire d’anthropologie sociale au Collège de France. Au fil des années, le dialogue avec les sciences de la nature a enrichi notre réflexion et nous a permis d’expérimenter de nouveaux types de formations pour les étudiants et les étudiantes. Le lancement de la Chaire Ville Métabolisme – Université PSL, en collaboration avec PCA-STREAM, Groupama Immobilier et Artelia, permet d’élargir cette dynamique collective, incluant les études urbaines, les sciences de l’ingénieur, et les expérimentations en art. Conjuguer nos expertises et nos méthodes pour apporter de nouveaux éclairages sur la manière de construire et d’habiter des villes est un projet passionnant dans lequel les enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs de la Chaire s’impliquent avec beaucoup de conviction et d’enthousiasme. »
Perig Pitrou, responsable scientifique de la Chaire Ville Métabolisme

La Chaire implique déjà près de 40 enseignants-chercheurs des établissements PSL :  Collège de France, Mines Paris – PSL, École normale supérieure – PSL, École pratique des hautes études – PSL, ESPCI Paris – PSL, Dauphine – PSL, ainsi que La Fémis, l’École nationale d’architecture Paris-Malaquais et le CNRS.
Leurs travaux s’articuleront, au sein de la Chaire, autour de six axes de recherche fondamentale :

  • La ville comme système vivant, approche analogique
  • Etudier l’évolution des villes et la coexistence de strates
  • Maintenir en vie, maintenir en état de fonctionnement
  • Evaluer la « bonne santé » des villes et la qualité de vie des habitants
  • Normes et gouvernance : approches réflexives
  • La recherche-création et l’exploration du champ des possibles
Les responsables scientifiques de la chaire et l’équipe de coordination, de gauche à droite : Emilie d’Orgeix (EPHE – PSL), Perig Pitrou (Collège de France), Pauline Detavernier (PCA-STREAM), Juliette Mabillot et Corinne Lassailly (Université PSL), Etienne Riot (PCA-STREAM)
 © Université PSL – Art avec Amour

A venir : 4-8 mars 2024 : PSL-week « Ville Métabolisme : Observer et analyser les indicateurs du vivant »

Pour en savoir plus :
https://psl.eu/chaire-ville-metabolisme
https://www.pca-stream.com/fr/

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