Trois lauréats et une mention spéciale ont été désignés lors du concours Acier 2020. Cette 11e édition invitait les candidats à réfléchir au rôle de l’architecture face aux mutations climatiques et aux risques naturels.

Le jury du Concours Acier 2020, présidé par l’architecte Thomas Carbasson, a désigné trois lauréats et une mention spéciale parmi les douze finalistes qui se sont présentés le 11 juin. La 11e édition du concours, organisé par ConstruirAcier, invitait les candidats à réfléchir sur un thème à la fois d’actualité et sociétal : “Turbulences – L’Architecture face aux mutations climatiques et aux risques naturels”.
Premier ex aequo : Machine à paysage (réécriture d’un site abandonné de Montpellier) – Caroline Desplan, ENSA Paris-Belleville

La Machine à paysage propose de valoriser l’ancienne décharge de Montpellier, aujourd’hui abandonnée et qui a longtemps polluée le littoral local et ses paysages lagunaires camarguais. Le projet tire partie de la décharge pour la dépolluer et en extraire du méthane, qui deviendra alors une source d’énergie pour la seconde partie de l’usine. La centrale osmotique installée entre étang et rivière, produira de l’électricité à partir de l’eau douce et l’eau salée récoltée pour alimenter la ville voisine (16 300 habitants). Le projet en poutres treillis de 240 m se soulève sur des cuves porteuses, sans toucher la nature environnante : une structure qui permet d’améliorer la préservation de l’écosystème des étangs fragilisés et qui permet au visiteur de découvrir un paysage réinvestit à mesure qu’il longe les cuves.
Premier ex aequo : Bio River City – Malo Botani et Valentin Lepley-Schulman, ENSA Nantes

Bio River City traite de l’urgence de sauvegarde de la ruine, liée au dérèglement climatique, observée dans l’estuaire de la Gironde. La montée des eaux du fleuve menace la citadelle de Blaye, un monument de défense militaire érigé par Vauban au XVIIe siècle. En effet, l’érosion fragilise la roche sur laquelle repose la citadelle et un risque d’effondrement persiste.
Ainsi, le projet s’accroche sur une digue de béton et y installe un laboratoire à ciel ouvert, où des équipes pluridisciplinaires travaillent ensemble en réponse à cet enjeu sociétal. L’équipement est installé en encorbellement et développé sur 700 mètres de long, de façon à mettre en résonance sauvegarde patrimoniale et protection environnementale.
Troisième prix : Fenêtre sur Saône – Anais Ducret et Alice Barthelemy, ENSA Paris-La Villette

La visée de Fenêtre sur Saône est double. La première est de remplacer les machines industrielles désuètes et les industries d’acier en perte d’activité du Port Nord de Chalon-sur-Saône. Pour cela, le Centre Technique de Création, Recherches et Formations en architecture, design et ingénierie fonctionnerait en partenariat avec les industries de matériaux in situ. La seconde est de permettre d’expérimenter autour de la gestion des crues et autres aléas naturels qui découlent de la Saône voisine.
Le projet repose sur les concepts de circuit-court et de faible impact, et l’édifice fait le choix d’une construction en acier inoxydable qui met en action les industries et machines présentes. Les portiques acier constituent la structure principale, qui permet à des modules autoportants de se greffer et de s’élever selon les variations de l’eau. Pour accueillir les crues, des brèches de rétention émergent sous l’édifice qui devient alors une presqu’île.
Mention spéciale : Vélum93, structure sanitaire d’urgence – Louis Gibault, ENSA Paris-Belleville

Le projet Vélum93 est né d’un échange avec le Dr Thierry Gibault. Cette installation d’urgence est envisagée comme une solution à la surpopulation dans les hôpitaux lors de situations pandémiques ou dans d’autres contextes d’hébergements d’urgence (inondation, incendie ou crise migratoire). Le choix des matériaux permet de faciliter les opérations de transport avec un poids et un volume réduits. Le projet s’implante dans un territoire aux enjeux sanitaires et sociaux forts : la l’île Saint Denis.
La structure métallique, inspirée de l’ombrelle occidentale, assure rapidité d’exécution et confort sanitaire, et le dispositif pliable et transportable permet de se protéger des éléments naturels. La structure est aussi développable, ce qui permet d’ériger l’espace verticalement pour l’adapter permettant aux terrains difficiles. Quatre poutres en acier coulissent autour d’un point structurant vertical qui assure les descentes de charges. L’étanchéité et l’apport en lumière est assuré par une double peau composée d’une maille métallique rattachée à une toile tendue.