Du 7 mai au 13 juillet 2025, la ville de Versailles se transforme une nouvelle fois en laboratoire à ciel ouvert pour penser l’architecture et le paysage autrement. Pour sa troisième édition, la Biennale d’architecture et de paysage d’Île-de-France (Bap!) s’affirme comme un événement incontournable en France et en Europe, en mettant au cœur de sa programmation un enjeu aussi universel qu’urgent : « La ville vivante ».
Imaginée dès l’origine par Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France et François de Mazières, maire de Versailles et commissaire général de la biennale, la Bap! se distingue par son ambition intellectuelle aussi bien auprès des professionnels que du grand public. Ainsi, pour cette édition 2025, professionnels et citoyens sont invités à s’intéresser à la manière dont nous habitons les villes dans un contexte de basculement climatique. Car il ne s’agit plus simplement de construire, mais de composer avec le vivant, d’inventer de nouvelles esthétiques urbaines à la hauteur des défis environnementaux.
Repenser la ville par le vivant
« Réparer les villes, c’est réparer le lien au vivant » : tel pourrait être le fil rouge de cette nouvelle édition, qui prend acte des bouleversements climatiques, des pénuries de ressources, et de l’érosion de la biodiversité pour inviter les visiteurs à réinventer la façon dont nous habitons, construisons, imaginons nos milieux urbains.Il ne s’agit plus seulement de verdir quelques avenues, mais bien de soigner les villes. Un changement de paradigme que la Bap! accompagne en mobilisant urbanistes, architectes, paysagistes, chercheurs, artistes, élus… et surtout le grand public dont les scolaires.
Une programmation vivante, engagée et généreuse
Pendant deux mois et demi, dix installations – dont six expositions « socles » – investissent les lieux emblématiques de Versailles, de l’avenue de Paris au Potager du Roi, en passant par l’Ancienne Poste, les deux lycées publics, le musée Lambinet et l’espace Richaud. Tous dialoguent avec cette ville-palais, écrin patrimonial devenu scène pour la ville de demain.
Parmi elles :
> Tout garder / tout changer
Dans l’Ancienne Poste, une exposition manifeste interroge : comment réparer nos villes face à une triple crise : le changement climatique, la raréfaction des ressources et le besoin croissant de logements ? En neuf récits sensibles et concrets, portés par l’Institut Paris Région et scénographiés à partir de matériaux réemployés, les projets exposés incarnent une architecture de la transformation : plus sobre, plus équitable, plus habitée.
> 4° Celsius entre toi et moi
Portée par l’ENSA Versailles, cette exposition nous projette en 2100, lorsque L’Île-de-France atteindra le climat de Séville ou Mexico. Comment construire des villes supportables face à la chaleur ? En s’inspirant des savoir-faire vernaculaires du Sud. Une traversée méditerranéenne et tropicale qui appelle les architectes du Nord à penser chaud, à penser sec, à penser autrement.



Coupe Ecosysteme. Agence TER

La table du Paysage. Agence Ter
> Nous… le climat
Au Potager du Roi, berceau de l’École nationale supérieure de paysage, l’exposition de l’agence TER met en scène un dispositif aussi simple que génial : une table de 300 mètres où l’on débat, travaille, et conçoit les paysages d’aujourd’hui et de demain. Car le paysage n’est pas un décor : c’est un levier d’action climatique et sociale. Un lieu vivant où l’humain, la faune et la flore doivent coexister dans un environnement en perpétuelle mutation..
> Changer les climats
Avec Bas Smets, le paysage devient stratégie. Ses projets internationaux (de Notre-Dame de Paris à New York) démontrent que les environnements naturels peuvent générer des microclimats qui rendent l’environnement bâti plus résilient face au changement climatique. C’est toute une méthode, rigoureuse et poétique, qui se dévoile dans les salles du musée Lambinet.
> Versailles avant-après
Portée par la Ville de Versailles au sein d’une ancienne chapelle hospitalière réhabilitée en espace culturel (espace Richaud), cette exposition retrace deux décennies de transformation urbaine dans la ville royale, illustrant comment réconcilier patrimoine et architecture contemporaine.
> Quand la ville dort
Entre chien et loup, les photographies de Nicolas Davy révèlent la faune nocturne urbaine insoupçonnée : renards, hérons, chevreuils… Loin des clichés de la ville bétonnée, l’exposition (en plein air) montre un territoire partagé, fragile, sauvage et profondément habité.



Nicolas Davy Ile de France Nature


À ces six grandes expositions socles s’ajoutent trois volets photographiques et documentaires qui prolongent la réflexion sur la ville vivante à travers des exemples concrets, souvent locaux, mais riches d’enseignements.
L’exposition Les lycées au coeur de la vi(ll)e des jeunes franciliens dévoile en images l’effort colossal de construction et de rénovation engagé par la Région Île-de-France depuis 2016 : des établissements bas carbone, végétalisés, ouverts sur leurs quartiers, où architecture rime avec pédagogie. De nouveaux quartiers où il fait bon vivre met en lumière les réalisations exemplaires des « 100 Quartiers innovants et écologiques » — autant de fragments de ville où bien-être, nature et lien social deviennent les fondements du projet urbain. Enfin, La Région Île-de-France s’engage pour le patrimoine célèbre les restaurations emblématiques qui redonnent vie aux lieux chargés d’histoire, du petit au grand patrimoine. Ces expositions, accessibles dans l’espace public ou en entrée libre, inscrivent la Bap! dans le quotidien et l’ordinaire, là où se joue aussi le futur des territoires.
Une agora face au château
Lieu central de cette édition, La Petite Agora de la Métropole du Grand Paris, conçue par Jean-Christophe Quinton, incarne l’architecture du dialogue. En bois massif, ouverte sur la perspective du château et l’allée arborée de l’avenue de Paris, elle accueille conférences, débats et performances. Deux grandes fenêtres – l’une horizontale, l’autre verticale – encadrent symboliquement le patrimoine bâti et la nature. C’est ici que la Bap! s’ancre dans la ville, dans le quotidien, dans les usages.
Parce qu’il n’y a pas de ville vivante sans transmission, la Bap! innove aussi sur le terrain pédagogique. À travers le Parlement des enfants, lancé en partenariat avec arc en rêve et le Fonds de dotations Quartus pour l’architecture, des ateliers invitent les plus jeunes à débattre des enjeux architecturaux. Une mini-assemblée, sérieuse et joyeuse, pour penser la ville non pas seulement pour demain, mais dès aujourd’hui.



Une biennale pour tous
Gratuite pour la grande majorité des lieux, festive, ouverte, la Bap! est pensée comme un moment de rencontre populaire, où l’on peut aussi bien découvrir des projets ambitieux de réhabilitation, admirer des images poétiques que participer à des expériences immersives, sensoriellement riches. Avec plus de 250 000 visiteurs attendus, elle confirme que l’architecture et le paysage ne sont pas des affaires de spécialistes : ce sont des questions de société, de territoire, de vivre ensemble.



Biennale d’Architecture et de Paysage d’Île-de-France
du 7 mai au 13 juillet 2025, à Versailles
Programme complet sur : www.bap-idf.com
#bapidf