AccueilMatièresBétonUn monolithe paysager par Sam architecture

Un monolithe paysager par Sam architecture

À la lisière d’Arpajon et d’Ollainville, dans le paysage ondulant de la ZAC des Belles Vues, le groupe scolaire Claudine Hermann conçu par l’agence Sam Architecture joue la carte d’une insertion paysagère maîtrisée, entre rationalité constructive et sensibilité contextuelle.

Le projet s’inscrit dans un territoire charnière, articulant un parc paysager et un tissu résidentiel en pleine mutation. Tel un élément de couture urbaine, le nouvel édifice offre un équilibre subtil entre densification et respiration. Trois volumes distincts structurent l’ensemble : une longère d’accueil, un restaurant scolaire et deux ailes dédiées aux cycles élémentaire et maternelle. Une disposition qui hiérarchise naturellement les usages tout en favorisant les continuités visuelles et fonctionnelles.

L’implantation épouse finement la topographie : un jeu de rampes et de gradins accompagne la déclivité du terrain et assure des transitions douces entre les différents plateaux d’altitude. Les accès, soigneusement orchestrés, multiplient les connexions avec l’espace public, renforçant la vocation partagée du lieu.

Une matérialité intemporelle et expressive
Derrière une apparente simplicité formelle, le projet révèle une mise en œuvre minutieuse des matériaux. Le béton teinté dans la masse, sablé après coulage, confère aux façades un caractère brut et chaleureux. Ici, le monolithe se fait paysage, sculpté par la lumière et le temps. L’aluminium des toitures, en larges débords protecteurs, offre une réponse robuste aux enjeux climatiques tout en guidant le visiteur vers les entrées. Le bois enfin adoucit les menuiseries et le mobilier intérieur, touche domestique et sensorielle dans cet univers minéral.

Si l’influence de Louis Kahn n’est pas revendiquée, elle semble affleurer dans la massivité des volumes et l’attention portée à la lumière. La composition en pavillons autonomes, la matérialité brute assumée et la hiérarchisation précise des espaces, forment une architecture qui cherche moins à imposer une monumentalité qu’à instaurer un rapport direct et serein avec son environnement.

Un espace éducatif pensé comme un territoire d’exploration
Loin d’une organisation figée, l’école déploie une trame spatiale dynamique, pensée pour évoluer au fil des usages. En maternelle comme en élémentaire, chaque salle de classe s’ouvre sur une terrasse privative et prolonge l’espace pédagogique vers l’extérieur. Ces alcôves deviennent des lieux d’appropriation, propices aux expérimentations en plein air, aux constructions éphémères et à la découverte des éléments naturels.

À l’intérieur, la rue scolaire structure la circulation et favorise la porosité entre les espaces d’apprentissage. Plus qu’un simple couloir, elle se mue en espace de rencontre et d’activités informelles, ponctuée de niches, de gradins et de volumes filtrant la lumière. Ici, l’architecture se fait support de pédagogie, donnant à voir la matérialité brute des éléments constructifs pour sensibiliser les enfants à leur environnement bâti.
Dans un contexte où l’évolutivité est devenue un impératif, le groupe scolaire intègre dès sa conception des dispositifs d’extension maîtrisée. Les futures salles de classe, déjà anticipées dans la composition d’ensemble, s’inséreront sans rupture dans l’existant, garantissant une cohérence architecturale à long terme.

Programme : Groupe scolaire de 10 classes (maternelle et élémentaire), avec un accueil périscolaire et un restaurant avec réfectoire
Maître d’ouvrage : SORGEM
Maîtrise d’œuvre : Sam architecture (mandataire)
Paysagiste : Emma Blanc
Photographe : Salem Mostefaoui

ARTICLES SIMILAIRES

A lire aussi