A la Biennale de Venise 2021, le Consortium-Land présente « Le Pavillon des Oiseaux ». Cette installation met en lumière une architecture qui participe de la construction d’une relation pacifique entre les animaux et les humains.

© Consortium Museum – Photo : Laurian Ghinitiou
En 2020, l’architecte libanais Hakim Sarkis, commissaire général de la 17e Exposition internationale d’Art et d’Architecture de Venise, invitait la communauté de l’architecture à réfléchir à “Comment vivrons-nous ensemble ?” Un an après, suite au report de l’édition à 2021 à cause de la crise sanitaire, le Consortium-Land, département de recherche et d’expérimentation du Consortium Museum (centre d’art contemporain basé à Dijon), peut enfin présenter sa vision éthologique de l’architecture “basée sur les relations entre l’homme et l’animal”.
Le Consortium-Land présente Grancey-le-Château, Un monde à la lisère, une installation pensée comme la préfiguration d’un site architectural, initié en 2018 dans la commune bourguignonne de Grancey-le-Château. Le département de recherche, sous l’impulsion de l’architecte français Patrick Berger, a invité les architectes grecque Aristide Antonas et japonais Junya Ishigami à étudier le comportement des espèces animales , y compris humaines, afin d’imaginer des architectures qui définiront de futurs projets de logements.
Une réplique d’un premier édifice éthologique

© Consortium Museum – Photo : Laurian Ghinitiou
Le Consortium-Land présente à la Biennale Architettura 2021 la reproduction du Pavillon des Oiseaux, premier édifice éthologique construit par Patrick Berger sur le site de Grancey-le-Château. “Le Pavillon pourrait être la demeure d’un oiseau mythique car sa construction est conçue comme une architecture animale. Sa fabrication assemble une structure métallique avec des branches d’arbre taillées à proximité”, explique l’architecte français dans un communiqué.
L’installation est accompagnée d’un court film portant un regard sur la genèse et la philosophie du site bourguignon. Vinciane Despret, philosophe des sciences qui a participé au film, remarque que “beaucoup d’animaux souhaitent vivre parfois de manière assez proche des humains, dans les mêmes environnements parce que ces derniers leur apportent des bénéfices évidents mais à condition qu’une certaine distance soit respectée ne fusse que parce que nous sommes dangereux pour eux (…) Ainsi, la question est de savoir quelle est la bonne distance ?”

© Consortium Museum – Photo : Laurian Ghinitiou
Le film introduit également les projets en devenir de Patrick Berger, Aristide Antonas et Junya Ishigami. Après les premières constructions de l’architecte français, qui privilégient l’usage des animaux, les architectes grec et japonais ont imaginé des édifices à l’usage des animaux et des humains.
The Corridor House, d’Aristide Antonas, est inspirée par les comportements et modes d’organisation animaux. Cette maison est conçue, d’une part comme une galerie creusée par des fourmis, et d’autre part comme un nid d’oiseaux.
A House as a Village, de Junya Ishigami, est une maison divisée en unités dispersées et organisées selon un plan de circulation labyrinthique composé de rues étroites et d’espaces vacants offrant de nouveaux modes de porosité entre les espèces.