Dans le cadre de ses missions, l’AFEX, Architectes français à l’export, organise depuis 2010 le Grand Prix AFEX de l’architecture française dans le monde. L’édition 2025 récompense des bâtiments livrés à l’étranger par des architectes français entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2024, distingués pour leurs qualités de conception et de réalisation. Le Palmarès des dix projets retenus par le Jury a été révélé au MIPIM de Cannes le 11 mars en présence de plusieurs lauréats.
Ce grand Prix et les événements associés visent à faire connaître et à promouvoir, en France et dans le monde, la qualité de la production architecturale française à l’étranger. Ils ont aussi pour but de valoriser et de partager la démarche et les savoirs acquis par les architectes français à l’international.
Le Jury se réunira une seconde fois le 2 avril pour sélectionner au sein de ce Palmarès le Grand Prix AFEX 2025. Dans le cadre d’un partenariat avec le French Design by Via, un Prix Spécial du Jury « Architecture d’intérieur » sera cette année décerné. Ces Prix seront proclamés et remis à leurs récipiendaires le 8 mai à Venise pour la Biennale d’architecture.
Le Jury a retenu cette année les projets suivants :
-And Studio, Centre culturel, Chengdu, Chine
-AREP, Pôle d’échange multimodal, Shenzhen, Chine
-Bechu & Associés, Institut Africain de Recherche en Agriculture Durable, Laâyoune
-Christophe Rousselle Architecte, Logements, Santiago, Chili
-Gaëtan Le Penhuel architectes & associés, Maison individuelle, Noto, Italie
-Gilles Perraudin, Bureau et résidence, Djilor Djidiack, Sénégal
-Marc Held Architecte & Angele Keserwany, Ecole maternelle Samba Dia, Sénégal
-Mathieu Forest Architectes & Zone of Utopia, Centre de dégustation et hôtel, Luzhou, Chine
-Michel Remon & Associés, Centre de nanotechnologie universitaire, Tel-Aviv, Israël
-Think Tank, Grand Marché Central, Kinshasa, Congo
(détails des projets plus bas)
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And Studio, Centre culturel, Chengdu, Chine
Inspiré par “une oie sauvage prenant son envol”, le Centre culturel de Tianfu à Chengdu se fond harmonieusement dans son environnement naturel grâce à l’utilisation de matériaux tels que le bambou et des murs-rideaux en verre. Ce projet de 1 200 m², doté d’un budget de 20 millions d’euros et livré en 2023, incarne le nouveau paradigme de la “ville de croissance naturelle”. Il met en avant l’harmonie avec la nature à travers une conception intégrée dans la topographie locale et l’utilisation de matériaux durables, la fonctionnalité en tant que centre culturel et vitrine pour le développement de Tianfu, et un design innovant caractérisé par des formes organiques et une intégration visuelle avec le paysage environnant. L’atrium, agrémenté d’un patio et de grilles en bambou, baigne l’espace d’une lumière douce et crée une ambiance chaleureuse, favorisant l’interaction entre l’intérieur et l’extérieur grâce à des éléments transparents et ouverts. Le projet met également en valeur les collines et zones humides environnantes.
AREP, Pôle d’échange multimodal, Shenzhen, Chine
La station Gangxia North à Shenzhen connecte quatre lignes de transport et un vaste réseau commercial souterrain, créant un système souterrain fonctionnel et viable. Situé à la jonction d’un des boulevards les plus importants de Shenzhen, ce pôle d’échange multimodal ambitionne de créer un dialogue entre la partie émergente de la ville et sa partie immergée. La lumière naturelle peut pénétrer dans plusieurs endroits, réduisant la consommation électrique et offrant aux passagers une perception du temps qui passe, même sous terre. Les transitions entre la ville extérieure et la station intérieure se font en douceur, grâce à des places en décaissé. La présence des puits de lumière est accentuée grâce au plafond suspendu qui unifie tout l’espace et qui se retourne à l’intérieur des ouvertures. La dimension des espaces ouverts, combinée à ces apports de lumière naturelle donnent aux passagers une expérience agréable et spécifique de ce lieu.
Bechu & Associés, Institut Africain de Recherche en Agriculture Durable, Laâyoune
L’A.S.A.R.I. (African Sustainable Agriculture Research Institute), situé au cœur du désert de Foum El Oued, est un projet visionnaire d’architecture durable et respectueuse de son environnement. Première pierre de l’Université Mohamed VI Polytechnique de Laâyoune, ce centre de recherche autonome s’inscrit dans une ambition nationale portée par l’OCP et la Fondation Phosboucraa. Conçu comme un écosystème intégré, l’A.S.A.R.I. dialogue harmonieusement avec le désert et l’océan, exploitant les ressources naturelles telles que le vent et le sable pour optimiser ses performances environnementales. Son architecture minimaliste et fonctionnelle repose sur des procédés constructifs ingénieux : un système mixte combinant béton coulé sur place et éléments préfabriqués, des façades modulables qui assurent isolation thermique et esthétique. Les patios centraux favorisent une ventilation naturelle, tandis que les espaces extérieurs deviennent des laboratoires vivants pour la recherche en milieu aride.
Christophe Rousselle Architecte, Logements, Santiago, Chili
Situé dans un quartier résidentiel de Santiago du Chili, le projet Claramaría incarne une architecture libre, bien que façonnée par les contraintes du site et un cadre réglementaire strict. Claramaría se présente comme un parallélépipède sculpté dans la matière brute. Mais derrière cette rigueur, il révèle une âme singulière : à chaque étage, des retraits subtils laissent place à des jardins suspendus, créant un paysage habité, où le béton coffré dialogue avec la douceur du bois et la noblesse du travertin. Comme un monolithe ciselé par le temps, il accueille l’imprévisible, laissant la végétation tisser librement son propre récit.
Gilles Perraudin, Bureau et résidence, Djilor Djidiack, Sénégal
Cette construction expérimentale à Djilor Djidiack démontre qu’il est possible de construire des habitations adaptées au climat tropical sans avoir recours à des dispositifs techniques sophistiqués comme la climatisation. Elle utilise les ressources locales, terre, pierre, bois récupéré et paille et est largement ouverte aux brises de la mer, offrant un confort optimal grâce à la forte inertie offerte par les murs de pisé. Son bilan carbone est très bas, et le projet a impliqué acteurs locaux, artisans et ouvriers issus du village et a servi de support d’apprentissage pour de jeunes architectes européens. C’est une recherche de solutions architecturales pour l’Europe confrontée à une tropicalisation de son climat.
Gaëtan Le Penhuel architectes & associés, Maison individuelle, Noto, Italie
Construire dans les collines du Val di Noto suppose de prendre des précautions. Cette maison s’inspire de la force archaïque des fermes locales, avec une double coque en béton armé et des matériaux bruts tels que travertin non traité et chêne naturel. Elle est conçue pour être confortable et douce, mais également autonome, et respectueuse de son environnement, avec une fluidité intérieur/extérieur et des solutions bioclimatiques pour répondre aux contraintes sismiques, thermiques et dans un souci d’intégration au paysage. L’empreinte du coffrage en planches de bois horizontales — minutieusement réalisé par des artisans locaux — donne au béton brut extérieur et intérieur un aspect archaïque. Il est son seul ornement.
Marc Held Architecte & Angele Keserwany, Ecole maternelle Samba Dia, Sénégal
L’école maternelle Samba Dia se distingue par son approche écologique, sociale et vernaculaire. Construite avec des matériaux géo- et biosourcés issus de moins de 50 km du site et valorisant les savoir-faire locaux, elle est inspirée de l’architecture traditionnelle et favorise la ventilation naturelle et le confort thermique. Ce projet est devenu un modèle de construction durable et un lieu de sociabilité pour la communauté, porté par l’engagement et le dévouement exceptionnels de ses enseignantes. Aujourd’hui, l’école maternelle de Samba Dia fonctionne admirablement, portée par l’engagement et le dévouement exceptionnels de ses enseignantes. Avec créativité et passion, elles décorent leurs classes de leurs propres réalisations, insufflant à l’espace une véritable âme.
Mathieu Forest Architectes & Zone of Utopia, Centre de dégustation et hôtel, Luzhou, Chine
Le centre de dégustation Langjiu, situé au sommet d’une colline dans les montagnes du Sichuan, est un hommage subtil et poétique à la nature environnante. Il est structuré autour d’un jeu harmonieux entre l’architecture et l’environnement, avec deux miroirs suspendus créant une illusion d’infini. L’architecture discrète et minimaliste se fond dans le paysage, offrant une expérience sensorielle et contemplative unique, dans un cadre à la fois intemporel et contemporain. Le centre de dégustation inclut également une salle intime pour les bouteilles les plus précieuses, ainsi qu’un salon VIP et des bureaux. Un hôtel de cinq chambres, adjacent au centre, permet aux visiteurs privilégiés de prolonger leur expérience.
Michel Remon & Associés, Centre de nanotechnologie universitaire, Tel-Aviv, Israël
Le Jan Koum Centre for Nanoscience and Nanotechnology s’implante au cœur du campus de l’Université de Tel Aviv. Ce centre de recherche, dédié à l’exploration de l’infiniment petit, prend la forme d’un parallélépipède sans échelle abritant des technologies de pointe. Son enveloppe extérieure, composée de lames d’acier blanc, filtre la lumière naturelle, et il témoigne d’une volonté de créer un lieu d’excellence scientifique, à la fois fonctionnel et emblématique. Le projet, né d’un concours international, est le fruit d’une collaboration entre architectes, ingénieurs et paysagistes français et israéliens.
Think Tank, Grand Marché Central, Kinshasa, Congo
Le Grand Marché Central de Kinshasa est un projet ambitieux en termes d’échelle, d’engagement social, d’environnement et d’économie. Il offre un niveau de confort spatial, climatique, matériel, sanitaire à tous les usagers – depuis les Mamans qui vendent leur petite production maraîchère sur une natte posée au sol jusqu’aux commerçants installés dans les boutiques en passant par les banques. Sur le plan architectural, l’ensemble est conçu de façon à limiter le recours au second œuvre et à la technique (limiter les imports et la maintenance). La construction utilise deux matériaux présents localement : le béton (structure et dalles champignons) et la brique de terre cuite (façades, garde- corps…) Nous avons appliqué les principes de l’architecture bioclimatique, en privilégiant les dispositifs passifs de ventilation, protection solaire, rafraîchissement. La présence de la végétation projetée est importante, tant pour le confort (régulation thermique, évapotranspiration, ombre, dépollution par photosynthèse…) que pour la préservation de la biodiversité qui y trouvera refuge.
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Le jury était composé des personnalités suivantes :
Réda AMALOU, Architecte, Président de l’AFEX, Président du Jury
Julien BARGETON, Président de la Cité de l’architecture et du patrimoine
Jean-Paul BATH, CEO French Design
Nelly BUSSAC, Architecte
Julia CAPP, Architecte
Jacob CELNIKIER, Architecte
Aurélien CHANQUIN TORRES, ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
Thomas COLDEFY, Architecte
Julien COUCHOURON, Business France
Ziad DARGHAM, Ingénieur, TERRELL Group
Jean-Baptiste DE FROMENT, Président de l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais
Hélène FERNANDEZ, Architecte, Directrice, adjointe au Directeur Général des Patrimoines et de l’Architecture, ministère de la Culture
Young Keu HAN n, Architecte, Président de l’Ordre des architectes coréens
Madeleine HOUBART, Secrétaire générale de l’AFEX
Catherine JACQUOT, Architecte, Présidente de l’Académie d’architecture
Nahla JAJO LEGRAND, Architecte
Anne JUNIUS, Ministère de la Transition Ecologique
Marie LAVANDIER, Présidente du Centre des Monuments Nationaux
Jean-Claude MARTINEZ, Architecte, Président de la MAF
Christophe MILLET, Architecte, Président du CNOA
Alain MOATTI, Architecte
Brice PIECHACZYK, Architecte
Philippe TRETIACK, Journaliste & Architecte
