Contrairement à la matière, la lumière est insaisissable. Sans doute, tire-t-elle son aura divine de l’abstraction de son incorporéité. Elle fascine d’autant plus qu’elle parvient à tromper notre œil cartésien en métamorphosant à la limite de la dématérialisation et du mirage des objets pourtant bien concrets. Démonstration avec le spa Naman Retreat à Danang par l’agence MIA Design Studio.

Design Studio!©!Oki Hiroyuki
QUAND LA LUMIÈRE TRANSFIGURE LA MATIÈRE…
Située à l’estuaire du fleuve Han et troisième ville du Vietnam, Danang constitue le nouveau “dragon économique” du pays et une destination touristique des plus prisée grâce à ses plages tropicales et à sa proximité avec l’ancienne capitale impériale Hué. De luxueux resorts s’y développent le long des rivages de sable blanc bordés de palmiers tel le tout récent Naman Retreat dont les villas, bungalows, l’hôtel (dessiné par Vo Trong Nghia), restaurants et autres aménités s’articulent autour d’un spa luxuriant.
En réponse au climat de mousson, les concepteurs de ce dernier – Manh Nguyen Hoang, Steven Baetemane et Bui Hoang de l’agence vietnamienne MIA Design Studio – l’ont imaginé sans véritables parois périphériques de sorte à le ventiler naturellement. En effet, l’intimité est assurée par une superposition de très géométriques claustras immaculés (en plastique composite) et de rideaux végétaux traités en cascade. Tous les vastes espaces de soins prennent le jour à l’arrière de cette couronne verte à claire-voie tandis que leur desserte s’organise autour d’un atrium central aux allures de jungle avec bassins plantés de lotus et de bambous.
Tous ces volumes sont littéralement “habités” par une lumière mouvante dont les ombres prolongent sur les maçonneries blanches la course du soleil et la brise océanique faisant ondoyer lianes et plans d’eau. Cette instabilité quasi féérique renforce la dimension holistique de ce sanctuaire du bien-être !
Lionel Blaisse