Architecte, designer, scénographe et peintre, Bruno Moinard incarne depuis plus de trois décennies une élégance française à la fois sobre et lumineuse.
Formé auprès d’Andrée Putman au sein de l’agence ÉCART, il collabore dès ses débuts avec des figures majeures telles que Karl Lagerfeld et Yves Saint Laurent, avant de fonder sa propre agence, 4BI, en 1996 – devenue Moinard Bétaille en 2020.
Son empreinte se retrouve aujourd’hui dans des lieux emblématiques : les 600 boutiques Cartier à travers le monde, les chais du Château Latour, l’Hôtel du Marc pour Veuve Clicquot, le Plaza Athénée à Paris, le Cala di Volpe en Sardaigne ou encore le Capella au Galaxy Macau. Partout, il impose un style clair et intemporel, alliant précision architecturale, lumière maîtrisée et émotion subtile. Chez Moinard, le luxe n’est jamais ostentatoire : il est fait de justesse, de matière, de respiration.
En parallèle, il fonde Bruno Moinard Éditions en 2013, consacrée à un mobilier sculptural et à des objets raffinés, façonnés dans les plus beaux matériaux.
Mais au-delà des réalisations prestigieuses, c’est dans le geste pictural que se révèle la part la plus intime de l’artiste. Depuis l’enfance, Moinard peint, dessine, assemble. La peinture, confie-t-il, est pour lui une « liberté absolue », un contrepoint à la rigueur que demande l’architecture.


Le livre : un voyage intérieur
Avec Carnet intime d’un artiste-voyageur, publié chez Albin Michel, Bruno Moinard nous invite dans les coulisses de cette double vie. Ce livre, véritable carnet de bord poétique, rassemble plus de trente années de voyages à travers une cinquantaine de villes sur cinq continents : d’Athènes à Zurich, en passant par Cotonou, Pise, Las Vegas, San Juan, Monte-Carlo, Marseille ou Dubaï. Dans chaque escale, l’architecte-artiste consigne ses impressions, ses émotions, ses rencontres, ses lumières.
Ses carnets – mêlant croquis, aquarelles, billets d’avion, collages et fragments colorés – deviennent le miroir d’un monde en mouvement, un kaléidoscope visuel où se côtoient le hasard et la mémoire. De retour dans son atelier, ces fragments nourrissent des toiles plus vastes, transformant l’éphémère du voyage en œuvre durable.
« Je voyage toujours avec deux valises, raconte-t-il. On pense qu’elles contiennent trop de vêtements, mais ce sont mes gouaches, mes pinceaux, mes papiers, mes feutres. Ce rapport à l’art est une nécessité. »




Cette phrase résume l’esprit du livre : la création comme respiration, le dessin comme compagnon de route. Pour Bruno Moinard, sans émotion, il n’existe pas de véritable lien avec une œuvre. Et c’est précisément cette émotion qu’il partage ici, à travers des images sincères, où la rigueur du regard s’allie à la liberté du trait.
Bruno Moinard – Carnet intime d’un artiste-voyageur
Éditions Albin Michel
978-2-226-50644-3
79 pages




