Issue d’une enquête de terrain menée par deux diplômés de l’École d’architecture Paris-Malaquais – PSL, Raphaël Guillemette et Gauthier Delvert, l’exposition Abrume, sur les traces des cabanes libres explore un patrimoine fragile et méconnu : celui des cabanes non gardées. Ces abris disséminés dans les replis du territoire, souvent invisibles mais bien vivants, racontent une autre manière d’habiter, de construire, et surtout, de faire société.
L’exposition s’adresse à un large public : randonneurs, curieux, scolaires, professionnels de la construction, chercheurs. En valorisant ce patrimoine modeste, elle questionne nos manières de bâtir, d’habiter et de vivre ensemble.
Le parcours de l’ exposition
L’exposition débute par une série de planches dessinées à la main, réalisées selon une méthode d’inventaire inspirée des relevés du XIXe siècle. Chaque cabane y est abordée comme un organisme vivant : plans, coupes, détails constructifs. Le dessin devient ici un acte de mémoire, une archive sensible, un outil de sauvegarde face à l’effacement progressif de ces architectures sans architectes.
Peu à peu, le visiteur est invité à se rapprocher de la matière. Bois, pierre, torchis… Des fragments et des outils sont exposés pour mieux saisir les savoir-faire locaux et les logiques de construction en lien avec les ressources disponibles. Cette rencontre directe avec la matière devient une porte d’entrée universelle, intuitive et pédagogique.
Mais au fil du projet, ce ne sont pas seulement des lieux qui se dessinent, ce sont des personnes : bâtisseurs discrets, usagers, passeurs. Leurs récits, recueillis dans des entretiens filmés et des archives photographiques, révèlent une solidarité active. Construire, réparer, transmettre : derrière chaque cabane se cache une histoire humaine.
Trois maquettes structurent l’exposition : La maquette du territoire replace chaque cabane dans son contexte géographique et écologique. Elle montre que la plus petite des architectures peut parler d’une vallée entière, voire du territoire national : déforestation, agropastoralisme, dynamiques forestières… Les abris deviennent témoins des bouleversements paysagers et des usages en mutation.


La maquette architecturale dévoile l’organisation intérieure des cabanes. Malgré l’exiguïté, elles réinterprètent les grands espaces de l’habitat classique : séjour, coin repas, couchage. Elle illustre une ingéniosité spatiale, un art d’habiter l’essentiel dans un volume restreint.
La maquette du détail donne à comprendre les gestes, les assemblages et les traditions transmises. Elle évoque l’art de faire avec les ressources locales — humaines et naturelles — et pose la question de la transmission dans une époque en quête de sens et de sobriété constructive.
Commissaires de l’exposition
Raphaël Guillemette et Gauthier Delvert, architectes
Commissaire générale de la galerie Callot
Margaux Darrieus, critique d’architecture, maîtresse de conférences à l’École d’architecture Paris-Malaquais – PSL, chercheuse au laboratoire ACS.
https://paris-malaquais.archi.fr/evenements/events/abrume
Exposition du 20 septembre au 24 octobre 2025
Galerie Callot
1 rue Jacques Callot Paris VIe



