AccueilMatièresBoisUne école en structure bois par l’agence ChartierDalix

Une école en structure bois par l’agence ChartierDalix

En installant son campus parisien à Pantin, l’école de management GEM (Grenoble École de Management) vient diversifier la programmation d’un quartier en pleine mutation et se positionne comme un « îlot-rotule » de la ville vers le canal. Une architecture qui une fois encore parvient à introduire des « micro-écosystèmes » en milieu urbain.

Suture urbaine
Situé entre l’avenue Jean-Lolive et le canal, l’édifice offre 6 000 m2 de surface répartis sur deux bâtiments de six étages chacun, reliés par une série de passerelles. Le programme, autant architectural qu’urbain, a placé d’une part les espaces pédagogiques et de l’autre l’administration, espaces auxquels s’ajoutent un auditorium de 300 places, 20 salles de cours hybrides mêlant enseignements présentiel et virtuel, une cafétéria de 130 places, 20 salles de réunion et des espaces collaboratifs, le tout permettant d’accueillir, de manière non simultanée, 2 500 étudiants par an. Un toit-terrasse végétalisé offre une vue sur le canal. Le percement entre les deux entités joue double-jeu, reliant d’une part visuellement le faubourg au canal et participant à la qualité urbaine des espaces publics, et d’autre part constituant un lieu de circulation et de rencontre pour les enseignants, étudiants et personnel administratif. Le rez-de-chaussée largement vitré participe enfin de cette ouverture tant urbaine que programmatique.

Sérendipité à tous les étages
Partie intégrante du projet, la rue intérieure reprend la typologie des passages des îlots voisins, un soin accordé aux circulations que l’on retrouve sur toute la hauteur habitée de larges passerelles extérieures qui relient les deux édifices. Les espaces intérieurs articulant les salles de classe sont vastes et propices eux-aussi aux échanges. Pensés comme des tiers-lieu de la vie étudiante, ils offrent des espaces de travail, de réunion et de partage informels.En façade, la trame très réglée des poteaux découpe de larges vitrages et assurent un confort de travail pour les salles de classe qui se retrouvent baignées de lumière naturelle.

Typologies réversibles
La conception de l’école est ici encore guidée par le souci de sobriété, de rigueur constructive, et d’expérimentation de l’agence ChartierDalix (Équerre d’argent 2022, lauréat de la catégorie Lieux d’activité pour le nouveau siège de l’AP-HP, hôpital Saint-Antoine, à Paris 12e). Entièrement conçue en structure poteaux-poutres en bois CLT, la structure -écocertifiée- est laissée apparente évitant tous parements. Les architectes ont innové avec un système de plancher préfabriqué nervuré (Azurtec/Placo, résultat d’un partenariat entre Mathis Construction Bois, Placo et Saint-Gobain) : un système de plancher en bois lamellé-collé qui permet de grandes portées (7 mètres) sans structure secondaire. Un écran thermique et un traitement acoustique sont intégrés, libérant le plafond des contraintes de protection et limitant l’épaisseur du complexe plancher/plafond. Associé à une isolation thermique par l’extérieur, le système permet de laisser le bois apparent dans les espaces intérieurs et de valoriser la structure. Les plateaux sont libérés de toute contrainte structurelle et les réseaux laissés apparents facilitent tout réaménagement futur.

« Micro-écosystèmes »
Fidèle à leur réflexion sur l’accueil du vivant dans l’architecture et d’un retour de la biodiversité au cœur des zones urbaines (voir l’École des Sciences et de la Biodiversité de Boulogne-Billancourt, mais aussi la publication « Accueillir le vivant, l’architecture comme écosystème » publié chez Park Books), les architectes ont intégré des surfaces végétales que l’on retrouve ici au sol, sur les façades et en toiture. Profitant de l’écart topographique de la « faille » – 4,50 m – entre rez-de-chaussée et rez-de-jardin – ils ont imaginé une composition végétale qui participe à la gestion des eaux pluviales et crée un îlot de fraîcheur.  « Ici, nous reproduisons des micro-écosystèmes qui s’enchaînent en suivant la pente et le degré d’humidité du sol : massif, pelouses rocailleuses, noue fraîche et humide, jardin de fougères, boulaie. » Un dessein écologique précisément lié au confort et la qualité de vie.

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