La jeune agence PAN Architecture (Jean-Luc Fugier et Mathieu Barbier Bouvet), lauréate des Albums des Jeunes Architectes et des Paysagistes 2012 (AJAP), a livré sont premier bâtiment, l’extension de l’école d’architecture de Marseille (ENSA-M, campus de Luminy), dont les architectes occupaient encore les bancs il y a quelques années.
Un cadre contraignant
Exercice difficile, d’autant plus qu’il fallait construire dans un cadre plus que contraint : il s’agissait d’ériger un équipement léger industriel, un ERP à 1200 €ht/m2 soit à un très faible coût, dans une zone à risque élevé de feu de forêt, sur un site protégé soumis à ABF, implanté en bordure du Parc National des Calanques …
Entre ouverture et isolement, prolifération de l’existant
Le bâtiment met à profit sa situation exceptionnelle en promontoire, lui assurant une ouverture sur le massif au sud et, à contrario, l’isolement. L’extension réalisée s’inscrit dans le respect du plan masse existant, qui semble se démultiplier en accueillant une nouvelle entité. Constitué d’un volume simple et autonome rassemblant trois ateliers de plain-pied, reliés par une galerie longeant la façade sud, le projet dénote une ambition architecturale forte, entre simplification et rationalisation des choix.
Des ateliers polyvalents
Les ateliers traversants sont à la fois autonomes et identiques : même surface, même orientation, même accès, même lumière. Accolés les uns aux autres, ils sont séparés par des espaces de rangement et bureaux ouverts qui les isolent tout en offrant une grande flexibilité d’usage. Un système industriel rendant façade et toiture autoportantes garantit 11,25 m de franchissements sans points d’appuis intermédiaires et une hauteur libre intérieure de 2,80 m. Coté ENSA-M, la façade affiche un bardage métallique vertical inspiré des teintes du site naturel. De l’autre coté, la façade adopte un bardage en tôle ondulée.
La galerie, lieu d’échange et de travail
La galerie, apposée devant les ateliers, réinterprète les coursives existantes de l’école et s’apparente tant à un passage qu’à une terrasse. Lieu d’échange et d’ouverture propice au travail, les étudiants l’investissent pour la fabrication de maquettes, pour les prises de vues photographiques, ou pour la présentation de travaux et d’expositions. Cet entre-deux est protégé du soleil par une vêture en ganivelles de châtaigner (anciennes clôtures agricoles détournées), fixée sur une ossature en acier galvanisé.
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Support d’expérimentations multiples, l’extension de l’ENSA-M, de 450 m² dont 150 m² de terrasse, livrée en janvier 2015, devrait continuer de ravir les étudiants dès la rentrée.
Courtesy PAN / Luc Boegli