Dans le cadre du prix Big Mat 2015, qui sera remis le 20 novembre à Berlin, l’agence d’architecture a+ Samuel Delmas présente son projet de pôle tertiaire et médical situé a Nozay. L’occasion de regarder quelques années en arrière pour redécouvrir une de ses réalisations emblématique, démonstrative de son approche : un pavillon en banlieue parisienne, primé « mention spéciale » au salon de la maison bois à Angers en 2010 et reconnu comme l’un des 100 bâtiments de cette année-la.
A+ Samuel Delmas cherche toujours à faire plus : l’agence souhaite offrir plus que des m² et aller au delà du programme pour proposer des surfaces agréables, et pas seulement utiles.
Intégration paysagère
A l’automne 2010, a+ Samuel Delmas livre la maison filtre à Sèvres (92). Au cœur d’une zone résidentielle, la maison individuelle s’aligne avec ses deux bâtiments voisins. Située en partie basse d’un terrain pentu, elle profite de la déclivité du terrain pour se glisser dans le sol et profiter de l’inertie thermique de la terre. Pour mieux s’immiscer dans le paysage, elle est encadrée de deux jardins, l’un coté rue conçu comme un potager sous les arbres et l’autre face au cœur d’îlot en partie haute.
Reconversion et élévation 100% bois
Volumétriquement, le premier étage et les petits édicules en toiture s’appuient sur un volume constitué à partir des murs de soutènement de l’ancienne remise. Ce dernier abrite le garage, l’atelier/studio de musique et autres dépendances derrière une façade à l’aspect verre dépoli. L’étage est constitué d’une ossature bois structurellement indépendante du niveau inférieur, accueillant le cœur de la maison, tandis que les trois volumes en mezzanine constituent des refuges individuels pour chaque membre de la famille. Ces espaces sont revêtus d’un filtre de bois ajouré, constitué de fines lames de mélèze naturel non traité, passant devant l’ensemble des menuiseries.
Stratification, emboitement, continuité
La maison étant fermée coté rue, en partie encastrée dans le sol et flanquée de bâtiments mitoyens, elle développe un linaire de façade limitée. De fait, toutes les pièces sont traversantes et s’ouvrent au sud sur le haut du terrain, tandis que l’imbrication des volumes émergents, à demi encastrés, permet de développer des ouvertures zénithales. A l’intérieur, les jeux de transparence diffusent une sensation de continuité de l’espace malgré la fragmentation des volumes. La circulation est fluide entre les pièces et de l’intérieur vers l’extérieur. Les limites sont brouillées. La salle à manger traversante devient un passage entre deux terrasses.
Un projet qui développe une harmonie et une cohérence globale tout en assurant une grande intimité et en s’ouvrant vers l’extérieur, grâce à un filtre tout en mélèze.
Ecologiquement intéressant ? Assurément. Pavillon du futur ? Espérons-le.
Surface, 120 m² hab + 60 m² surface annexe. Livraison, 2010. Maitre d’œuvre, a+ Samuel Delmas. Montant des travaux, 320 000 euros HT.
Amélie Luquain
Photographies ©Frédéric Gémonet