La partie gros œuvre de l’Arena de Nanterre dessiné par Christian de Portzamparc touche à sa fin. Le stade est actuellement joliment coiffé d’une couronne de béton.
Première partie réussie pour l’Arena de Nanterre-La Défense !
Dans la folie des stades, je demande l’Arena de Nanterre – La Défense. Après Lyon, Nice, Bordeaux et bien d’autres, l’arène multimodale dessinée par Christian de Portzamparc et construite par Vinci Construction France voit le jour petit à petit. Située dans la perspective de l’Arche de la Défense, à quelques mètres de là, elle a vocation à devenir la plus grande salle de sport indoor d’Europe.
Une arène multimodale
Signalée par une entrée majestueuse au sud du bâtiment, face à la scène, l’Arena se déploie en trois tribunes composées en fer à cheval et accueille des bureaux au nord. Modulable en fonction des événements grâce à une jauge verticale qui coulisse depuis la charpente, les 117 000 m² de l’Arena peuvent accueillir de 10 000 à 40 000 personnes selon l’événement, et offrent 30 681 places de rugby.
Sa façade est constituée de trois parties : au rez-de-chaussée, un socle lumineux et vitré accueillant les commerces s’ouvre vers la ville, la toiture est coiffée d’une « coque de béton flottante au-dessus du sol » selon les mots de Portzamparc, et l’entre-deux reçoit des écailles de verre et d’aluminium.
Un chantier complexe
Pour construire ce projet, qui est un des plus grands chantiers en IDF a l’heure actuelle – pour ne pas dire le plus grand – Vinci Construction France a dû et doit faire face à plusieurs problématiques. La première a concerné les fondations, en raison de la prolongation de la ligne 1 du métro. La seconde concerne l’exiguïté du site, entouré d’habitations, engendrant des problématiques de transport et d’accessibilité, mais aussi de chantier propre. Et c’est avec brio que l’opération se réalise. A l’heure actuelle se termine le gros œuvre et les grues se replient petit à petit. Reste à réaliser la charpente métallique dont les 4 poutres de 80 m de portée et 1 000 T chacune sont montées au sol en 4 parties. Les larges étais qui les supportent sont en eux-mêmes des ouvrages. Pour cette manipulation, une grue mobile à treillis capable de porter 1 200 T est nécessaire (il existe seulement 3 modèles de ce type en Europe).
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Une coiffe de béton
Mais revenons-en à la coiffe de béton, dont la réalisation vient tout juste de se terminer. Réalisée par Jousselin Préfabrication, spécialisé dans les bétons armés architectoniques, à partir du Ciments Calcia (filiale d’Italcementi Group), cette couronne de béton est composée de 645 pièces aux formes planes, coniques, cylindriques, toriques et d’autres spécifiques. Une maquette numérique a permis d’extraire les pièces une à une, de façon à réaliser les 36 moules de bois en panneaux multiplis cintrables. Les coques ont été cartographiées afin de faciliter la mise en place et l’assemblage d’un puzzle parfaitement réalisé. « Un véritable travail sur mesure », confie Jean-Yves Jousselin. Représentant 5 570m², les pièces de 16 cm d’épaisseur pesant 6 à 7 T et mesurant jusqu’à 7 m sont composées d’un système de suspente pour la mise en place et de systèmes d’accrochage aux quatre coins de la coque. Un outil spécial a été conçu pour incliner les pièces. Il a fallu de 20 min à 2 h de pose par pièce. L’autre défi a été pour Ciments Calcia de trouver une teinte en parfaite harmonie avec celle de la Grande Arche. C’est un béton blanc finition hydrogommée suivi de l’application d’un hydrofuge de surface qui a été choisi, de manière à résister à la pollution urbaine et de vieillir parfaitement.
En quelques chiffres, ce chantier de 282,7 millions d’euros, dont 111 millions dévolus au gros œuvre, nécessite 500 000 heures de travail, 130 000 m3 de terrassement évacués en 3,5 mois soit 11 000 camions, 55 000 m3 de béton, 5 000 T d’acier, 6 700 T de charpente métallique (7 300 T pour la tour Eiffel).
Qui sait, peut être que ce stade accueillera les Jeux Olympiques 2024 !
Superficie, 117 000m². Livraison, janvier 2017. Maître d’ouvrage, Racing Arena. Maître d’œuvre, AECDP Christian de Portzamparc. Entreprise, Vinci Construction France. BET, Jousselin Préfabrication, Ciments Calcia.
Amélie Luquain
Courtesy Ciments Calcia