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Modernisme tropical : Architecture et pouvoir en Afrique occidentale 

Dès le 2 mars 2024, l’exposition « Modernisme tropical : Architecture et pouvoir en Afrique occidentale » s’ouvre à la V&A à Londres. Organisée collaborativement entre la Biennale di Venezia et le V&A à l’occasion de la Biennale d’architecture de Venise 2023, l’exposition retrace, photographies et film documentaire à l’appui, l’histoire de l’Architectural Association et de son Département d’Architecture tropicale ouvert en 1954 à Londres.

Dirigé par l’architecte Maxwell Fry, il s’agissait alors dans un premier temps pour le Département d’Architecture tropicale, d’enseigner aux Européens comment construire dans les colonies britanniques sous un climat chaud et humide. Le Département a ensuite été invité à former les Ghanéens après l’indépendance de leur pays en 1957, grâce à un partenariat avec la Kwame Nkrumah University of Science and Technology (KNUST) à Kumasi. L’exposition se penche ainsi sur l’histoire complexe du modernisme tropical en examinant de manière critique le Département d’architecture tropicale, notamment au travers de 14 projets significatifs.

A partir du 2 mars 2024
V&A South Kensington (Porter Gallery)
Cromwell Road, Londres SW7 2RL

https://www.vam.ac.uk/exhibitions/tropical-modernism-architecture-and-independence

Organisée en collaboration avec l’Architectural Association (AA) de Londres, et la Kwame Nkrumah University of Science and Technology (KNUST) de Kumasi (Ghana), l’exposition met en lumière la manière dont ce style architectural unique a initialement émergé et a été utilisé comme un moyen de renforcer la domination coloniale. Elle explore également la manière dont les nations africaines nouvellement indépendantes ont adapté le modernisme tropical pour envisager un avenir panafricain plein de promesses et de potentiel. Cette période de transformation a suivi l’exploit historique du Ghana, premier pays d’Afrique subsaharienne à obtenir son indépendance en 1957.

Pour la KNUST, le modernisme tropical était donc bien plus qu’un simple moyen de construire une nation : une manifestation de l’idéologie panafricaine. Pour donner vie à cette vision, elle a collaboré avec des architectes d’Europe de l’Est, qui ont uni leurs forces à celles d’architectes ghanéens ; ensemble ils ont entrepris de construire des structures monumentales qui serviraient de symboles pour une Afrique libérée.

Une première exposition à Venise
L’exposition de Venise organisée par Christopher Turner (V&A), Nana Biamah-Ofosu et Bushra Mohamed (AA), s’articulait autour d’une grande installation de 35 mètres de long basée sur les motifs de brise-soleil des œuvres de Fry et Drew. Cette installation intègre alors des caissons lumineux et des vitrines présentant des photographies, des plans et divers documents éphémères, relatant l’histoire du modernisme tropical.

Au cœur du pavillon, les visiteurs peuvent découvrir un film immersif tourné au Ghana, des portraits panoramiques de 14 bâtiments importants qui subsistent, dont un centre communautaire à Accra, œuvre de Fry et Drew, et le Unity Hall de la KNUST à Kumasi, œuvre de John Owusu Addo. Des entretiens avec des survivants qui ont joué un rôle clé, comme l’architecte Addo, âgé de 95 ans, qui a reçu une formation à Londres et a étudié au département des études tropicales avant de retourner à la KNUST pour construire et enseigner. En outre, des entretiens avec Samia Nkrumah, femme politique et fille du Premier ministre et président du Ghana, Kwame Nkrumah.

Une exposition à Londres et un ouvrage
L’exposition qui ouvre bientôt ses portes à la V&A de Londres explore à son tour la manière dont le modernisme tropical a été adapté par les architectes ghanéens pour promouvoir les idéaux panafricains en cette période de transition au cours de laquelle de nouvelles libertés ont été gagnées et où la rupture avec le passé colonial s’est exprimée par le biais de l’architecture. L’architecture qui se fait ici à la fois moyen de répression coloniale et symbole de la liberté politique naissante.

Christopher Turner, conservateur de l’art, de l’architecture, de la photographie et du design au V&A, est le conservateur principal de l’exposition « Modernisme tropical : Architecture et pouvoir en Afrique occidentale ».

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