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Intervenir ‘a minima’ : DATA Architectes

Tout juste diplômés, l’un de l’ENSA Versailles et l’autre de Paris-La Villette, Colin Reynier et Léonard Lassagne  se rencontrent en 2006 dans l’atelier de Christian Hauvette. Une première collaboration les rassemble alors sur le projet de résidence étudiante de la ZAC de Rungis à Paris. En 2010, les deux architectes fondent ensemble à Paris l’agence DATA. Suivra le chantier de la Fondation Galerie Lafayette dans le quartier du Marais avec Rem Koolhaas. Puis les projets arrivent rapidement, parmi lesquels la tour van Gogh dans le 12e arrdt de Paris, les logements étudiants à Gif-sur-Yvette, les logements sociaux Place d’Italie à Paris encore, le Hangar Y à Meudon… Au travers d’un grand nombre d’interventions sur l’existant, les architectes soulèvent la question de la transformation, ou plus exactement de la “réparation”.

Créer du lien
Un attachement particulier à l’artisanat rapproche les deux associés. Une revendication qu’ils appliquent à leur fonctionnement d’agence, limitant volontairement sa taille et le nombre de projets menés en parallèle. Cette échelle leur laisse en effet la possibilité d’aborder d’importants projets mais aussi de se focaliser sur de plus petites interventions sans jamais renoncer à leurs convictions. Parmi ces dernières, le rôle social de l’architecture, envisageant leur pratique comme un moyen de créer du lien, notamment au travers d’une recherche sur l’espace public. Leurs interventions – qu’elles soient réponses à des maîtrises publiques ou privées -, proposent en cela une manière toujours nouvelle de vivre ensemble, gages d‘une meilleure qualité de vie, et une approche particulière de la ville à l’encontre de toute forme de zonage pour privilégier sa nature productive et mixte.

Réparer « a minima »
Si la pratique de DATA se réclame d’une forme de frugalité et d’économie de moyens, Colin Reynier et Léonard Lassagne continuent de questionner leur travail, veillant à ce que toute « réparation » s’éloigne le plus possible d’actes lourds : conserver au maximum, faire avec le déjà-là, mais avant tout miser sur des interventions plus courtes dans le temps ; réinjecter de nouveaux usages, réactiver de nouvelles pratiques dans l’existant, tout en faisant le minimum possible à l’instar du « moins, mais mieux » du designer industriel Dieter Rams dont ils s’inspirent. Dans une forme d’expérimentation, les architectes assument les variables que l’architecture comporte, et les paris qu’elle amène à faire sur l’avenir. Questionner, redimensionner une pratique bel et bien ancrée dans la sauvegarde de l’intérêt général.

RATP  Italie, Paris (13) – livré en 2022
Pour loger le poste de commandement de la ligne 6 du métro et créer 52 logements sociaux pour le compte de la RATP, le projet consiste en la restructuration et la surélévation d’un ensemble immobilier. Les architectes ont utilisé la structure existante « capable » composée de poteaux poutres en béton et d’une façade légère, pour augmenter la capacité de l’édifice de façon sensible (50 % de surface supplémentaire) tout en restant à poids quasi constant (8% de surcharge maximum) pour ne pas surcharger les fondations : construire le plus léger possible mais également alléger l’existant autant que faire se peut. Le bâtiment se voit épaissi d’environ 3,5m dans lesquels se glissent jardins d’hiver et cuisines. La question de la transformation génère ici encore l’obligation d’inventer, de composer des manières d’habiter, à contre-courant de toute standardisation.
Client : RATP / RATP Habitat – Surface : 5200 m2 – Budget : 14,3 M€HT.

206 Lafayette, Paris (10) – chantier en cours
A la frontière entre un tissu faubourien et haussmannien, le site est constitué de sept bâtiments vieillissants. L’opération consiste en la construction neuve et en la réhabilitation de l’ensemble pour la réalisation de logements sociaux, bureaux et commerces. L’esprit d’atelier est conservé sur l’arrière, de même que la question du passage sur l’avant. Ici encore, l‘architecture vient résoudre des problématiques techniques : alors que l’accès au site est complexe, un dispositif de façade climatique vient loger deux tours d’escaliers réservés aux pompiers. L’intervention d’une trentaine d’entreprises en lots séparés ont permis de faire revivre les détails propres à cette variété de passage et d’éviter de proposer un lieu de travail aseptisé.
Client : SNC Cours Lafayette – Surface : 10500 m2 – Budget : 30 M€HT
Architecte associé : Think Tank
Atelier Roberta (Paysagiste)

Parmentier, Paris (11) – livré en 2022
Chercher de la surface en infrastructure, tel fut le défi que ce sont fixé les architectes de DATA pour ce projet de réhabilitation d’un ensemble de bureaux protégés par le PLU. Pour amener de la lumière en sous-sol, un large oculus est créé au sol pour éclairer jusqu’au deuxième niveau en infrastructure. Eclairer, ventiler, tout en retirant le plus de matière possible pour obtenir un lieu authentique.
Client : Groupe Terrot – Surface : 2543m2 – Budget : 6M€HT.

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