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Energies légères : usages, architectures, paysages   

Energies légères : usages, architectures, paysages

Une exposition sous la direction de Raphaël Ménard, architecte, ingénieur, docteur en architecture, au Pavillon de l’Arsenal du 9 novembre 2023 au 17 mars 2024

Voir l’énergie autrement, dessiner l’invisible, mesurer l’impondérable. Partager, transmettre, outiller, se donner les moyens de réparer ce monde. Le rendre plus léger et libéré des énergies fossiles : plus qu’un projet, un défi, presque aussi fou que Don Quichotte face aux moulins à vent.

Énergies du vivant, hydrauliques, éoliennes, solaires, géothermiques, fossiles, nucléaires… Autant de types dont la conversion nécessite la construction d’architectures spécifiques, représentant une part des 30 000 milliards de tonnes de matières édifiées par l’humanité. Extraire, produire, convertir, transporter, distribuer, stocker de l’énergie est par essence « pesant ». L’analyse de ces infrastructures laisse apparaître la relation mouvementée entre architecture et énergie et questionne l’empreinte territoriale, esthétique et culturelle des techniques.   

Des moulins à vent aux éoliennes, des premières utilisations du feu aux cheminées solaires, l’exposition présente des trajectoires de l’architecture énergétique, élément par élément, recense leur implantation actuelle et imagine leur avenir. Partant de l’imaginaire commun — les toits de Paris peints par Albert Marquet ou Camille Pissarro, les bords de Seine par Alfred Sisley, des plaines et forêts par Camille Corot, des intérieurs par Johannes Vermeer ou Pieter de Hooch —, l’exposition propose des paysages (légèrement) modifiés de notre quotidien ; six lieux et points de vue ordinaires où s’esquissent des lendemains post-carbone. Avec ces représentations inédites, avec des maquettes et prototypes, Énergies légères présente une exploration de lendemains, emprunts de sobriété, affranchis des énergies fossiles et libérés des matières non renouvelables.   

Généalogie des formes de l’énergie
Quelques architectures  de l’énergie emblématiques,  élaborées au fil du temps, à Paris,  en France et dans le monde,  sont rassemblées ici. Les objets,  maquettes, peintures, dessins,  photographies de ce panorama  – non exhaustif – sont organisés  selon les sept familles d’énergie  auxquelles ces architectures  appartiennent: cinq familles  de flux (énergies du vivant,  hydrauliques, éoliennes, solaires  et géothermiques); deux familles  de stock (énergies fossiles et  nucléaires).  Concevoir une fenêtre  pour capter la chaleur du  soleil en hiver; s’insérer dans  le mouvement d’une rivière et  extraire une fraction de son  énergie cinétique; concentrer les  rayons du soleil pour produire  de la vapeur … voilà quelques  programmes qui conditionnent  géométries et matériaux, formes  et usages, paysages et climats.     

atlas des architectures de l’énergie
À l’heure d’un changement de régime énergétique, de l’aspiration à un futur post- carbone, une meilleure compréhension des enjeux actuels entre énergies et matières est essentielle pour prendre part au débat sur les nécessaires transformations de notre société. L’atlas propose ainsi une analyse de douze formes contemporaines et emblématiques des paysages français, chacune impliquée dans la consommation, la production, le stockage et le transport de l’énergie.
Douze situations, objets architecturaux (ou sujets vivants) en lien avec l’énergie sont étudiés : centrale nucléaire, centrale à charbon, centrale hydroélectrique, éolienne terrestre, éolienne en mer, centrale solaire, photovoltaïque en toiture, cheval de trait, pompe à chaleur, chaudière à gaz, fenêtre, isolant. Ces architectures contemporaines sont « pesées » sur les plans de l’énergie et de la matière et étudiées du point de vue de leur impact spatial et environnemental.

demain sans énergies fossiles
Aujourd’hui, les énergies fossiles représentent 77 % de la demande d’énergie, les renouvelables 13 %, la biomasse traditionnelle 6 % et le nucléaire 4 %. En cent cinquante ans, la demande individuelle a quadruplé, la population mondiale a quintuplé et la consommation globale a été multipliée par vingt.
La soutenabilité de nos sociétés suppose de réduire fortement les dépenses d’énergie. En France, comme dans la plupart des pays riches, l’empreinte énergétique est très élevée. Pour réussir le pari de la neutralité carbone, préserver l’habitabilité terrestre, le rythme de décroissance des émissions de gaz à effet de serre doit être au minimum de 5 % chaque année. Pour franchir la ligne d’arrivée, la sobriété est un levier indispensable, le plus immédiat, le plus accessible et le moins cher.
D’abord, limiter (voire renoncer quand c’est possible) aux usages les plus dépendants des énergies fossiles : voiture, avion, chauffage aux combustibles fossiles… Plusieurs scénarios (Ademe, négaWatt…) proposent des feuilles de route de « descente énergétique », une « France à moins de 1000 térawattheures » permettant de réduire les densités de consommation (0,2 watt par mètre carré à l’échelle de l’Hexagone). Des solutions sont à portée de main, privilégiant la légèreté, la réversibilité, la sobriété, le respect du vivant et la beauté des paysages ; des « poupées gigognes de convergence » entre offre et demande, entre formes et usages.

Pavillon de l’Arsenal
Centre d’urbanisme et d’architecture de Paris et de la Métropole parisienne
21 Bd Morland, 75004 Paris
du 9 novembre 2023 au 17 mars 2024     

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