Dans une tribune publiée sur le site du Conseil national de l’Ordre des Architectes (Cnoa), son président Denis Dessus réaffirme la légitimité de l’architecte, de par sa formation et ses outils, à accompagner le particulier dans son chantier de rénovation énergétique.

« Le « Rapport pour une réhabilitation énergétique massive, simple et inclusive des logements privés » rédigé par Olivier Sichel à la demande de la ministre du Logement et proposant notamment de créer un rôle d’accompagnateur des particuliers – l’« Accompagnateur Rénov’ », qui pourrait être confié à des professionnels extérieurs à l’acte de bâtir – a suscité beaucoup d’émotion auprès des architectes. La maladresse des propos de M. Sichel dans la presse, mettant sur le même plan le plombier, le postier et l’architecte, a renforcé l’incompréhension.
Le Conseil national de l’Ordre, a sur ce sujet une position claire : nul besoin d’un nouvel acteur, car cet accompagnateur existe déjà, c’est l’architecte.
Chaque professionnel de l’acte de bâtir doit pouvoir intervenir dans son champ de compétence, et l’architecte est de droit un tiers de confiance, un accompagnateur bénéficiant d’une formation de haut niveau, assuré et guidé par une déontologie et une éthique.
C’est ce que nous avons fait savoir au ministère, et c’est le message que nous avons diffusé largement dans la presse.
Ce sont les positions que nous avons exprimées de concert avec l’UNSFA, et qui ont été entendues par le ministère du Logement qui nous a reçus sur ce sujet.
Nous continuerons à porter ces positions lors discussions à venir, pour que ces engagements soient retranscrits dans la loi Climat et ses futurs décrets d’application.
Nous répèterons inlassablement que l’intégration des honoraires de maîtrise d’œuvre dans les montants d’opérations bénéficiant des financements des politiques publiques serait une solution simple et avec un effet immédiat sur la qualité des rénovations.
Nous nous félicitons de la motivation des architectes pour être présents dans les rénovations chez les particuliers, ce qu’expriment la pétition lancée à l’initiative des architectes d’Occitanie et l’inscription de milliers d’architectes sur la plate-forme FAIRE, mais nous ne pouvons cautionner des demandes irréalistes. La revendication de la pétition d’étendre le recours obligatoire de l’architecte à toute opération de rénovation ne nous aide pas à consolider la relation d’exigence mais aussi de confiance nécessaire pour être écoutés par le Ministère de l’Ecologie, et par les autres professionnels de l’acte de bâtir, lors de l’élaboration des textes devant encadrer la rénovation. »