La 8e cérémonie du “Prix des femmes architectes” se tenait virtuellement mercredi 9 décembre 2020. Avec ce prix, lancé en 2013, l’ARVHA met en lumière les réalisations et les carrières des femmes architectes, encore trop peu représentées et reconnues dans la profession. Florence Lipsky est la « Femme architecte » de l’année.

Comme les éditions précédentes, la cérémonie du “Prix des femmes architectes” 2020 aurait dû se tenir sous la verrière du Pavillon de l’Arsenal. Mais la crise sanitaire a obligé l’Association pour la Recherche sur la Ville et l’Habitat (ARVHA), organisatrice de ce concours depuis 2013, à s’adapter. C’est donc en ligne, lors d’un live sur la page Facebook de l’association, animé par sa secrétaire-générale Catherine Guyot, que s’est tenue la 8e cérémonie de ce prix qui a pour but de mettre en valeur les œuvres et les carrières de femmes architectes, afin que les jeunes femmes architectes puissent s’inspirer des modèles féminins existants, et d’encourager la parité dans une profession à forte dominante masculine.
En 2020, ce ne sont pas moins de 465 architectes qui se sont portées candidates, pour un total de 1 500 projets. Le jury, présidé par l’architecte slovène Spela Kuhar et composé de professionnels de l’architecture, s’est réuni en web conférence le 30 octobre 2020 pour remettre 4 prix et une mention spéciale :
- Jeune femme architecte
- Oeuvre originale
- Prix international
- Femme architecte
Prix “Femme architecte”
Florence Lipsky – Lispky + Rollet architectes

Lauréate de l’Équerre d’Argent pour la bibliothèque universitaire des sciences du campus d’Orléans en 2005, membre de l’Académie d’Architecture, chercheuse en architecture… Florence Lipsky sera aussi présentée comme la “Femme architecte” 2020 du prix de l’ARVHA.
L’architecte française est récompensé pour son travail qui fusionne un ensemble d’informations hétérogènes (sociale, historique, technique, matérielle, symbolique, formelle, émotionnelle, politique, économique…) dans l’organisation et la matérialisation d’une situation spatiale donnée, en un lieu donné, à un moment donné. Elle réfléchit aussi à la posture de l’architecte, qui doit être semblable à celle d’un passeur, d’un gestionnaire de la maison et des ressources communes.
Prix “Jeune(s) femme(s) architecte(s)”
Stéphanie Franceschi, Marie Fade et Caroline Mangin – OH!SOM architectes
Cette année, le prix “Jeune femme architecte” est attribué à un trio de femmes. Stéphanie Franceschi, Marie Fade et Caroline Mangin forment, avec leur associé Baptiste Franceschi, l’agence marseillaise OH!SOM architectes depuis 2013.
L’agence est reconnue, et récompensée comme en témoigne leur nomination dans la catégorie “Première Oeuvre” de l’Équerre d’Argent (2014) ou dans la catégorie “Logements” du même prix (2018), pour ses réalisations qui révèlent de nouvelles opportunités d’usage et utilisent des matériaux bruts et contextualisés sur la côte méditerranéenne.
Prix “Oeuvre originale”
Cathrin Trebeljahr – Cathrin Trebeljahr Architecte
Cathrin Trebeljahr est récompensée du prix “Oeuvre originale” pour son travail sur l’habitation patrimoniale de Versoix, près de Genève en Suisse. L’architecte allemande a réalisé la réhabilitation, l’extension et la rénovation de l’ancienne préfecture de la ville. L’écriture architecturale du nouveau centre culturel et centre de quartier, qui compte une salle de danse, un conservatoire de musique, une cuisine associative, des bureaux et un restaurant, tient à l’harmonie des anciens et des nouveaux bâtiments.
Mention spéciale “Oeuvre originale”
Sophie Denissof – Castro Denissof Associés
Sophie Denissof, considérée volontiers comme la “spécialiste des banlieues” par ses pairs, reçoit la mention spéciale du prix “Oeuvre originale” pour sa tour “Habiter le ciel” à Aubervilliers (93). Cette réalisation, qui réinvente la tour, présente un village vertical, où les terrasses et loggias des maisons superposées offrent de véritables salons extérieurs.
Prix “International”
Anna Heringer (Allemagne) – Anna Heringer Architecture
Benedetta Tagliabue (Italie) – Miralles Tagliabue EMBT
Le jury n’a su se départager pour remettre le prix “International” 2020. Ainsi, se sont deux architectes qui sont récompensées exaequo : Anna Heringer et Benedetta Tagliabue.
Anna Heringer est récompensée pour son travail en Asie, et notamment au Bangladesh qu’elle a découvert lors d’un voyage à 19 ans. L’architecte allemande pratique une architecture qui vise à renforcer la confiance culturelle et individuelle, soutenir les économies locales et favoriser l’équilibre écologique comme en témoigne l’école METI de Rudrapur (Bangladesh).
Benedetta Tagliabue a laissé sa marque sur des projets d’architecture, d‘aménagement intérieur, de planification des installations, de restauration des bâtiments ainsi que d’architecture paysagère à usage spécifique. Des bâtiments éducatifs, commerciaux, industriels et résidentiels comme le Marché Santa Caterina de Barcelone ou “Le Pavillon”, centre culturel de Romainville en France.