Le futur centre des nanosciences et nanotechnologies de l’Université de Tel-Aviv sera construit par l’architecte français Michel Rémon, a annoncé la semaine dernière KB Strelka, organisateur du concours international d’architecture pour le compte de l’université israélienne. Emanation de l’institut Strelka, école d’architecture moscovite montée par le critique Ilya Oskolkov-Tsentsiper avec l’appui de personnalités comme Koolhaas, KB Strelka (1) a d’abord sélectionné sur dossier 21 architectes du monde entier parmi 128 candidats potentiels. Doté de plusieurs références de laboratoire dans le domaine de la microbiologie et des nanotechnologies, Rémon s’est retrouvé seul français en lisse de cette consultation en trois phases. Seuls 6 des 21 candidats ont été retenus pour un deuxième tour, duquel sont finalement sortis trois finalistes recevant une indemnité de 50 000 US$ pour leur participation. Le panel des concurrents était pour le moins prestigieux : il comprenait pour la deuxième phase les chiliens d’Elemental, les américains (US) de Jestico+Whiles, wHY, les israélo-hélvètes de Zarhy+Pez et les barcelonais d’Office of architecture.
Rémon propose d’installer le laboratoire dans une sorte de grand cube délimité par des lames de béton de la hauteur du bâtiment. En toiture, le croisement de ces éléments forme une grille, cinquième façade dissimulant les équipements techniques. Une ondulation de cette superstructure, déformation évoquant les vents marins, vient identifier l’entrée.
Par ce dispositif de lames, Rémon entend interroger les questions d’échelles : échelle de l’infiniment petit, objet d’étude du laboratoire, échelle de l’usager – l’architecte récuse le terme d’échelle humaine qu’il trouve barbare –, échelle urbaine du bâtiment positionné en un point stratégique à l’entrée du Campus. Un jeu sur les échelles qui permet aussi d’absorber les étages techniques très présents dans ce type de programme, contraintes que l’architecte veut transformer en moteur de projet. Ces contraintes portent aussi sur la stabilité du bâtiment, qui doit soubresauts et vibrations : lorsque l’on observe le monde à la lunette nanométrique, la moindre déformation entraine un flou dans les observations.
Le chantier sera conduit par une équipe d’architectes israéliens qui doit être désigné prochainement en accord avec Rémon, qui conservera le visa architectural du projet. L’inauguration est programmée pour 2020.
Olivier Namias
site du concours
Programme :
Laboratoires, salles blanches, bureaux et espaces d’accueil
AMO concours : KB Strelka, Moscou
maître d’ouvrage : Université de Tel-Aviv
Architecte mandataire : Atelier d’Architecture Michel Rémon – Michel Rémon, Alexis Peyer, Marie Claude Richard, Maria Gonzalez, Remi Bellec, Fabien Garcia, Maria Romero, Camille Ajjan, Cyril Doye.
Surface : 6 000 m2
calendrier : 2016 – 2020
Coût : 25 000 000 US$
(1) KB Strelka se présente sur le site du concours comme un « consultant en développement de solutions urbaine et le principal opérateur du pays en matière de concours d’architecture et d’urbanisme ». Il fonde son autorité sur « la transparence et la pertinence de ses procédures garantissant la plus haute qualité des projets lauréats et des équipes sélectionnées. https://nanolabtau.com/news