L’agence d’architecture française Manuelle Gautrand Architecture remporte deux projets à l’international : l’un à Stockholm (Suède) pour la restructuration-extension d’un ensemble immobilier tertiaire, l’autre à Parramatta (Australie) pour la construction d’un bâtiment communautaire et municipal.

Axonométrie des plateaux du bâtiment communautaire et municipal à Parramatta (Sydney)
Restructuration-extension du Brädstapeln à Stockholm
Situé en plein cœur de Stockholm, proche de la gare centrale, l’ensemble immobilier de 40 000 m2 nommé « Brädstapeln » est emblématique de l’architecture brutaliste qui s’est imposée en Suède dans les années 70-80. Émanent d’une consultation privée lancée par les copropriétaires de l’ensemble, l’opération est confiée à Manuelle Gautrand pour la conception des 15 000 m2 de surélévation, associée à l’agence suédoise Equator pour la restructuration lourde du socle du bâtiment existant. Fruit du hasard, on notera que l’agence Equator avait implanté un village sur le toit du Klara Zenit (Stockholm), un autre immeuble des années 70.
L’idée : réveiller ce patrimoine en le dotant d’une coiffe digne de ce nom. Celle-ci sera formée de volumes losangés, juxtaposés les uns aux autres dans un mouvement ascendant, étagés sur deux niveaux en partie sud, coté ville historique et sur quatre en partie nord, face au canal. Entre l’existant et la surélévation, se glissera un espace de respiration constitué d’un jardin en belvédère sur le territoire. Le chantier devrait démarrer en 2017.
Équipes concurrentes
MANUELLE GAUTRAND ARCHITECTURE (Paris-France) associée avec EQUATOR (Stockholm – Suède)
SNøHETTA (Oslo – Norvège)
SRATEGISK (Stockholm – Suède)
Construction d’un bâtiment communautaire et municipal à Parramatta
Cette fois-ci issue d’un concours public lancé par le Parramatta City Council, un quartier de Sydney, la future construction d’un bâtiment communautaire et municipal dénommé PS4 prendra place au sein d’un important aménagement urbain, le Parramatta Square Urban Development. Toute une logique !
Pour cet équipement mixte de 12 000 m2, qui regroupera des salles du conseil municipal, une médiathèque, un « hub technologique », des espaces associatifs, un « centre de contrôle Smart City », etc… la ville de Parramatta souhaitait « un objet architectural iconique ».
Face à une vaste esplanade, le bâtiment prolongera l’Hôtel de Ville historique. La volumétrie sera sculptée selon la course du soleil, les contraintes urbaines imposant le respect de l’ensoleillement de l’espace public. Ainsi, le plan de la façade sud s’inclinera, tandis que la façade nord s’élèvera vers le ciel. L’ensemble, marqué par le jeu de décalage des volumes cristallins, sera parsemé de terrasses, jusqu’au haut du bâtiment qui semblera se dématérialiser.
Équipes concurrentes
MANUELLE GAUTRAND ARCHITECTURE (Paris-France), associé avec les agences DESIGNINC (Sydney-Australie) et LACOSTE+STEVENSON(Sydney – Australie)
JOHNSON PILTON WALKER (Sydney – Australie)
FRANCIS-JONES MEREHEN THORP (Sydney – Australie)
S.J.B. (Melbourne – Sydney – Australie) associés à LAHZNIMMO ARCHITECTS (Sydney – Australie)
Suivant l’exemple de l’architecte français Michel Rémon qui s’exporte à Tel Aviv, Manuelle Gautrand va construire elle aussi, à double reprise, des projets en territoires étrangers face à des équipes d’architectes locales. Est-ce là le début d’un renouveau pour l’architecture française qui peine à accéder à des commandes emblématiques sur son propre sol face aux « starchitectes » étrangères ?
Amélie Luquain
Courtesy Manuelle Gautrand Architecture