Si on ne peut pas toujours contrer les phénomènes naturels, il existe pourtant des solutions pour se prémunir et protéger ses biens de telles catastrophes. Sylvain Pasquier, spécialiste des constructions en zones inondables nous aide à faire le point.
Sur la période de Mai à Juin 2018, 430 millions d’euros de dégâts pour 214 000 sinistres, dernier exemple en date, l’aéroport d’Ajaccio, fermé du 21 au 28 décembre dernier suite à des inondations causées par de violentes intempéries.
L’état Français s’entête depuis de nombreuses années à lutter contre l’eau, Sylvain Pasquier, architecte HMONP (Habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en nom propre) pense qu’il serait temps de changer notre façon d’aborder la chose, et s’inspirer des Pays Bas, exemple de la maîtrise des eaux en adaptant les constructions aux nouveaux risques climatiques.
Les zones inondables en France sont, aujourd’hui, catégorisée par le niveau de l’eau mais un autre facteur essentiel est à prendre en compte, la vitesse de la crue. Les mesures à prendre ne sont pas les mêmes en fonction de si l’inondation est lente ou rapide. Pour l’architecte les solutions sont connues et devraient être mises en vigueur dès que possible :
« En ce qui concerne les maisons susceptibles d’inondation rapide, la vraie révolution se trouverait dans l’abandon du rez-de-chaussée, accepter que cette zone soit inondable et la remplacer par un étage supplémentaire. Il est possible de le faire sur les logements déjà construit et il faudra que la réglementation l’impose pour les constructions à venir dans les zones à risques. L’autre grande nouveauté, qui ne concerne que les zones où l’inondation est lente, les maisons amphibies. Une habitation de plusieurs étages qui possède un quai en béton waterproof sous sa structure qui se remplit graduellement d’eau. En se remplissant, le bâtiment s’élève doucement en fonction de la montée des eaux et à la fin de la période d’inondation l’eau s’évacuera et le bâtiment reprendra sa position initiale. »
Les solutions proposées serviraient à pallier les risques pour les nouvelles constructions, mais également à renforcer celles existantes, aujourd’hui c’est plus de 17 millions de personnes et 1 emploi sur 3 qui est menacé par les inondations, mais pour que les choses changent il faudra d’abord que la réglementation change…
Pierre Yves Pietri