Chaque année, les travaux gérés par les architectes génèrent près de 62 milliards d’euros selon la MAF, la mutuelle d’assurance qui couvre 90% des agences d’architecture. Alors que l’impact de la crise sanitaire sur la filière est encore difficile à chiffrer, l’Unsfa estime d’ores et déjà qu’un plan de relance de l’État à hauteur de 20 milliards d’euros est nécessaire.

L’Unsfa a été interrogée fin mai par les Ministères et le Conseil Économique, social et environnemental (Cese), afin d’évaluer l’impact de la crise sanitaire sur la filière. Après les « 36 propositions pour un plan de relance » dévoilées fin avril 2020, et les « 6 propositions pour la filière du bâtiment », l’union syndicale a envoyé deux sondages fin mai et début juin aux 22 000 agences françaises d’architecture.
Les 900 réponses obtenues offrent une vision approfondie de leur situation économique et esquissent aussi le niveau de la commande dans le BTP sur les mois à venir : afin de palier à l’impact de la crise sanitaire, le syndicat estime que le montant des investissements à programmer immédiatement par la commande publique et privée doit s’élever à 20 milliards d’euros. Il en tire aussi quatre enseignements.
Aucun nouveaux chantiers
Alors que la grande majorité des chantiers ont repris, quelques-uns tardent encore. Cela s’explique majoritairement par l’indisponibilité de certains matériaux mais aussi par la lente organisation sanitaire des sites.
Les chiffres les plus inquiétants concernent le futur, puisque le nombre de chantiers ex nihilo est très faible voire nul : les nouvelles opérations à construire sont en recul de 75 à 100%.
Le volume d’activités nouvelles se dégrade lui aussi, avec une baisse de l’ordre de 30% en moyenne. Ce chiffre atteint 75% dans certains cas, ce qui augure d’un nombre d’autant plus faible de chantiers à démarrer à partir de l’automne prochain et ce jusqu’ à la fin de l’année, d’autant plus que la baisse de la facturation est de l’ordre de 50% en moyenne.
Vers une baisse des effectifs
Légèrement en baisse par rapport à la fin du mois de mai, le télétravail et l’activité partielle restent pourtant la règle pour 30% des collaborateurs. Le taux des collaborateurs qui ont repris le chemin des bureaux s’élève lui à 85%. Incidemment, les niveaux de rémunération sont attendus à la baisse.
Les rémunérations et l’activité en berne, il est également attendu une baisse des effectifs dans les agences. Bien que 65% d’entre elles vont conserver leurs effectifs, 30% ont bien prévu de les réduire dans les mois à venir.
Découvrez l’analyse complète des sondages ici.