Pour son 20ème anniversaire, la Fête du Pain – du 11 au 17 mai – a dégainé sa baguette magique pour mettre dans le pétrin l’ordonnancement classé du parvis de la cathédrale de Paris.
Comment la Municipalité a-t-elle pu se laisser rouler dans la farine par cette corporation de bouche pour autoriser qu’un de ses plus photogéniques sites patrimoniaux se retrouve affublé d’un si sommaire barnum de toile à l’impression aussi primaire ? Ni Saint Honoré – leur saint patron – ni leurs religieuses ne réconcilieront sur ce nouveau “marché du Temple” la mitre et le mitron, pas plus que les vrais amoureux de Paris !
Quelle occasion manquée quand boulangers et pâtissiers se distinguent – un peu partout en France – au travers le design de leurs échoppes (presque aussi inventif que leur art culinaire) !
Certains minoreront l’insulte faite au Patrimoine par sa dimension temporaire, mais celle-ci se renouvelle hélas plusieurs fois dans l’année : foires faisant la roue place de la Concorde, salons campant aux Tuileries, marchés de Noël essaimant leurs “chalaids” aux Champs Elysées ou Place du Palais Royal…
Que trouvent à y redire tous ces Tartuffe qui vilipendent l’architecture contemporaine d’une Samaritaine renouant avec la Modernité de Sauvage au nom d’un conglomérat de bâtiments ordinaires que ni l’âge ni l’architecture n’ont suffi à transcender en Patrimoine ? Les voilà bien silencieux quand on agresse de vrais chefs d’œuvre ! Pourtant du vrai pain béni en la matière ! Ne seraient-ils pas finalement plus âpres aux gains en préférant ne s’attaquer qu’à la grande finance du luxe.
Dans tous les cas, c’est encore et toujours les architectes qui mangent leur pain noir !
L.B