« Comment changer le regard porté sur les maisons de retraite ? Comment maintenir le lien social ? Comment allier innovations architecturales, fonctionnalité du lieu et bien-être des résidents ? Comment associer vie collective et espaces privés ? » Telles sont les questions auxquelles ont répondu les étudiants lors du concours d’idée organisé par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA). Le prix Lieux de vie collectifs & Autonomie a invité les futurs architectes, en lien avec des étudiants en médecine, en infirmier ou en travail social, à imaginer les maisons de retraite de demain.
Architecture des lieux de vie pour personnes âgées
Le jury, présidé par l’architecte Thierry Van de Wyngaert, a distingué ce mois de juin 2015 « trois projets cohérents les uns par rapport aux autres, parce qu’il n’existe pas une seule solution, un lieu de vie type ».
Habiter le chemin de fer
D’une part, Juliette Capdeville et Lise Marche, étudiantes respectivement à l’ENSA Paris Val-de-Seine et Paris-la-Villette, ont imaginé un établissement à la fois fonctionnel et domestique. C’est sur une parcelle abandonnée, rue de l’Ourcq, dans le 19e arrondissement de Paris, que les deux étudiantes ont choisi d’implanter leur projet intitulé Habiter le chemin de fer. Situé le long des anciennes voies ferroviaires de la Petite Ceinture, amenées à être boisées, le site a été choisi « pour son potentiel de jeux de niveau et d’intimité, entre espace naturel et dynamisme urbain ». Côté rue, le rez-de-chaussée offre des espaces ouverts sur la vie de quartier (marché aux fleurs, auditorium, salon de coiffure, salle d’activités, café-librairie). Cependant, c’est la chambre qui a été le point de départ de la conception. L’établissement est composé de six unités de vie de petites tailles, de 13 ou 14 chambres, au plus proche de l’échelle domestique, considérées comme des logements à part entière. D’une superficie de 23 m², les pièces peuvent être regroupées en enlevant une cloison de séparation. Toutes offrent une vue sur l’animation de la rue et sur la ceinture arborée de façon à stimuler les résidents et les intégrer à la vie environnante.
L’EHPAD en réseau dans la ville
Face à elles, Benoît Christophe et Etienne Hemery, étudiants à l’Ecole d’architecture de la ville & des territoires de Marne-la-Vallée, et Louise Devillers, étudiante à la faculté de médecine de Lille, se sont vus attribuer une mention spéciale du jury pour le projet L’EHPAD en réseau dans la ville. Leur solution, une « maison mère » constituée d’un cœur de vie et d’un EHPAD, associée à des logements individuels réhabilités et équipés en domotique, partagés avec des jeunes, permettant ainsi au plus grand nombre de vieillir à domicile.
Vie l’âge
Enfin, le jury a également récompensé un projet en territoire rural. Vie l’âge imaginé par Aude-Lise Garcia, Emilie Granier et Melissa Pizovic, étudiantes à l’ENSA de Montpellier, a été distingué par une mention spéciale. Des artères desservent des entités programmatiques dispersées dans le village, assurant un dialogue permanent avec la ville existante.
Pour encore plus d’innovation, rendez-vous pour l’édition 2016 !
Courtesy CNSA