Un bâtiment emblématique du patrimoine du XXe siècle est menacé de disparaître. Cette fois-ci, la Banque Populaire de l’Ouest de Montgermont (BPO) conçue par Odile Decq et Benoit Cornette est dans le collimateur.
Construit en 1990 et situé dans la périphérie de Rennes, en Ile et Vilaine, l’immeuble de la Banque Populaire de l’Ouest de Montgermont (BPO) est menacé de démolition pour des raisons financières. Conçue par les architectes Odile Decq et Benoît Cornette, qui se sont vus récompensés d’un Lion d’or à la biennale de Venise en 1996 pour sa conception, la BPO allie recherche spatiale et innovation technique.
Un bâtiment emblématique
Spatialement, elle se distingue par son implantation dans un site vierge de 7 hectares et par le travail de stratification de sa façade principale. Celle-ci joue sur deux plans verticaux dissociés (prémices de la double peau), fruit d’une réflexion sur les notions d’entre deux, de dehors et dedans, de parcours.
Techniquement, cet immeuble de bureau est le premier en France à être construit intégralement en charpente métallique. Quand à la façade en double vitrage vissé suspendu, développée avec Peter Rice et son bureau d’ingénierie RFR, elle est des plus emblématiques. Par ailleurs, c’est la première fois qu’un ascenseur est entièrement panoramique.
De fait, par ses innovations, la BPO se situe à un moment charnière de l’évolution de l’architecture tertiaire. Elle s’inscrit dans le même courant « high-tech » que la tour HSBC à Hong Kong conçue par Norman Foster en 1985, et le siège de la Lloyd’s à Londres de Richard Rogers livré en 1986.
Un bâtiment reconnu
Primé pas moins de 12 fois au niveau national et international – dont le Benedictus Award à Washington en 1994 – pour son concept innovant, ce bâtiment à l’identité forte a fait aussi l’objet de plusieurs thèses.
Né de l’association d’un couple d’architectes de renom, il figure dans le parcours de la Galerie moderne et contemporaine de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine de Paris. Sa maquette est également visible au Palais de Chaillot.
Un bâtiment menacé
Bien qu’une rénovation et plusieurs possibilités de reconversion permettraient la conservation de ce patrimoine breton, Odile Decq n’a qu’un mois pour sauver la vie de sa création. De fait, une pétition visant à sauver l’immeuble de la destruction circule sur Internet.
Venez signer cette pétition :