A Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), un an après le lancement du programme de restauration, deux baraquements issus des Cités Provisoires (1945…) retrouvent leur état d’origine pour devenir musée.
Gonfreville-l’Orcher, ville proche du Havre, fut un terrain d’accueil désigné pour les camps et baraquements en raison de sa situation géographique exceptionnelle dans l’estuaire de la Seine. Dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les GI américains s’y regroupèrent sur un terrain de 525 hectares et bâtirent le camp Philips-Morris. Les bâtiments étaient à l’origine des préfabriqués à ossature bois, livrés en éléments à assembler par l’armée américaine. Après leur départ en 1947, le camp est divisé en trois Cités Provisoires, dont la Cité Arthur-Fleury qui était la plus importante avec ses 198 baraquements, ses écoles, ses commerces et cinémas. Destinées à abriter les sinistrés et réfugiés havrais les plus démunis (le Havre a été bombardé en 1944 et détruit à 80%), les cités, pendant près de trente ans, doublèrent la population de Gonfreville-l’Orcher.
Petit à petit, ces camps disparaissent du paysage gonfrevillais, ne laissant derrière eux que trois baraquements issus des camps Arthur-Fleury, dont deux font l’objet de la présente restauration. Chacun des deux baraquements est réhabilité dans son état d’origine, témoins de deux époques différentes.
L’un a été restauré dans son état d’origine de construction, daté de 1945 à 1952. Cette période est appelée « Camps américain ». L’autre a retrouvé son état d’après rénovation par le ministère de la Reconstruction et du Logement (MRL) de 1952 à 1980. Cette période est appelée « Cité Arthur-Fleury ».
La restauration a été possible grâce au mécénat de la fondation Total, en partenariat avec la fondation du patrimoine, pour un montant s’élevant à hauteur de 75 000 €.
L’association Gonfrevillaise des Cités Provisoires (AGCP) s’est associée au projet pour créer, au sein des deux baraquements, un Espace de Partage de l’histoire et du patrimoine Gonfrevillais, inauguré lundi 2 mai 2016. Ses salles d’exposition restituent les diverses époques d’occupation à travers les témoignages et objets collectés par l’association.
Amélie Luquain