Pour sa troisième « rencontre » nationale, le mouvement pour une Frugalité heureuse et créative donne la parole aux acteurs de la « métamorphose de l’acte de construire ». Perturbée par la crise sanitaire, cette édition initialement prévue à Paris propose depuis le 29 septembre, et jusqu’au 15 décembre 2020, un cycle de conférences hebdomadaires en ligne.

En janvier 2018, les architectes Philippe Madec et Dominique Gauzin-Müller, avec l’ingénieur Alain Bornarel, appelaient les métiers de la construction à transformer les modes de construire et d’aménager. Cet appel à la mobilisation avait trouvé un écho favorable chez les professionnels, français et internationaux, mais aussi chez les étudiants et les citoyens n’ayant aucun lien professionnel direct avec le secteur du bâtiment. En moins de deux mois, leur « Manifeste pour une frugalité heureuse » avait recueilli plus de 3 200 signatures en provenance de 42 pays. En septembre 2020, le manifeste passait la seuil symbolique des 10 000 signatures.
Dans la lignée de cet appel, deux rencontres nationales se sont tenues en 2019. Le but étant de structurer ce qui est désormais considéré comme un mouvement, et de débattre de ses orientations.
Une troisième rencontre devait se tenir à Paris cet automne. Comme pour de nombreux rassemblements ou salons, la crise sanitaire a obligé à une adaptation numérique : depuis le 29 septembre, et jusqu’au 15 décembre 2020, la rencontre se fait autour de conférences et débats hebdomadaires sur le thème « Métamorphoser l’acte de construire ».
Ces conférences en ligne réunissent des professionnels et des chercheurs de l’architecture et de l’urbanisme qui « développent une vision ou une pratique de ces disciplines alternatives aux modes de faire actuels » , expliquent les organisateurs, afin de mettre en lumière les « métamorphoses » déjà engagées.
Parmi les intervenants, nous retrouvons les trois co-auteurs du manifeste de 2018. Le 3 novembre, Dominique Gauzin-Müller s’intéressait à la relation entre l’architecture vernaculaire et les bâtiments frugaux. Le 1er décembre, Alain Bornarel et Philippe Madec discuterons de l’apport du bio-mimétisme, l’imitation technique des processus mis en œuvre par la nature, à l’architecture bioclimatique.
Cette initiative semble séduire puisque « la première conférence a été suivie par plus de 700 personnes, avec des pics d’audience qui dépassent les 1 000 téléspectateurs » , avancent les organisateurs.
Les conférences se déroulent en direct sur la plateforme Zoom, chaque mardi de 19h à 21h, et sont retransmises sur la chaîne Youtube et la page Facebook du mouvement.