S’en suivent les quelques équipements culturels exposés dans la salle Terreau du pavillon français à la 15e biennale d’architecture de Venise. Bien souvent issus de la volonté d’un maire pour singulariser et animer sa commune, les équipements culturels font signe dans les paysages périurbains, tout en s’inscrivant dans leur contexte. Espaces dichotomiques, ils sont en rupture délibérée avec l’écriture architecturale des constructions voisines, tout en recherchant une sorte de réconciliation. Échelles, formes et matériaux deviennent le faire-valoir d’une insertion ou d’une singularisation urbaine et paysagère. AL
Centre socio-culturel, Val-de-Marne
« Le bâtiment dessine entre place et parc un nouveau panorama, en rupture délibérée avec l’écriture architecturale des immeubles voisins tout en se portant garant de leur réconciliation d’échelle. (…) La singularité du bâtiment est renforcée par son bardage de bois brut, matériau exogène à l’écriture architecturale du quartier, visant à affirmer le désir d’en enrichir l’offre architecturale et à évoquer pédagogiquement les engagements écologiques de sa mutation. (…) La mezzanine et le hall-atrium en double hauteur qui les organisent incarnent, physiquement et symboliquement, ce désir de « vivre ensemble ». »
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Localisation : Limeil Brévannes. Programme : Centre socio-culturel. Architectes : Guillaume Ramilien. Crédit photo : Pascal Amoyel.
Espace polyvalent, Bas-Rhin
« Son esthétique intemporelle assure une pérennité hors des modes en entrée de village. Son horizontalité marque un nouveau socle de référence au contexte vallonné des environs et du paysage lointain des piémonts du Parc régional des Vosges du Nord. (…) Le projet oscille entre rusticité et contemporanéité, moderne et pittoresque, mais aussi entre simple épure et détails sophistiqués. Généreux avec le privilège du site, un archaïsme contemporain. Une nouvelle sobriété ? »
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Localisation : Hunspach. Programme : Espace polyvalent à vocation culturelle. Architectes : Heintz-Kehr et associés. Crédit photo : Heintz-Kehr et associés
Complexe culturel, Haute-Garonne
« Situé sur la commune de Plaisance du Touch, à une quinzaine de kilomètres du centre de la métropole, le projet s’inscrit dans un territoire ordinaire caractéristique des espaces périurbains. Localisé à la sortie du centre ancien, en retrait de la route départementale, dans une zone diffuse et hétérogène, le site est constitué par des bâtiments d’activités (concessionnaires et entrepôts), des résidences de promotions immobilières, un groupe scolaire, un parking et le bâtiment existant. La volumétrie, l’enveloppe unitaire et le mode constructif industriel assurent la continuité avec le contexte. En revanche, avec l’utilisation de matériaux réagissant aux conditions atmosphériques, l’expression architecturale complexe et vivante lui confère une présence singulière. »
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Localisation : Plaisance du Touch. Programme : Complexe culturel. Architectes : PPA architectes. Crédit photo : Philippe Ruault.
Le centre d’art de « Grosser Garten », Moselle
« À l’origine du projet, une devise portée par Claude et Jacqueline Reslinger : « Recevoir, donner ». La démarche de ce couple, de commerçants à la retraite, les a amenés à se passionner pour l’art en s’investissant dans une association locale d’expression et de partage artistiques. Ils ont poussé à élargir son rayonnement. Leur curiosité leur a notamment fait découvrir entre autres Joseph Pyrz, sculpteur dont ils sont devenus les mécènes. Le projet du Centre d’Art s’est ainsi organisé autour d’œuvres de cet artiste polonais, avec pour objectif d’incarner et de transcender la diffusion d’un art partagé, au cœur du milieu rural. »
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Localisation : Schorbach. Programme : Centre d’art. Architectes : Gabriel Marot. Crédit photo : Gabriel Marot
Musée ornithologique des Hauts de Bonaguil, Lot
« Le bâtiment, par ses volumes, ses matériaux, ses volets, s’inspire de l’architecture des séchoirs à tabac, qui font partie du paysage rural du sud-ouest de la France. Construit en bois de châtaignier, issu de la forêt qui l’entoure, il fait une large place au verre, en façade, comme en toiture, pour représenter ce cadre boisé, fait d’ombre et de lumière. La scénographie fait appel à la symbolique de l’oiseau, symbole de l’âme, qui relie la terre au ciel, d’où leur présentation verticale, sur des mâts et plateaux de tôle perforée, comme s’ils étaient posés sur les branches d’un arbre. »
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Localisation : Les Hauts de Bonaguil. Programme : Musée ornithologique. Architectes : Pascale de Redon. Crédit photo : Vincent Monthiers
La médiathèque d’Onet-Le-Château, Aveyron
« Le programme du projet Médiathèque d’Onet-le-Château, en Aveyron, au cœur de la France rurale, visait la mise aux normes d’une bibliothèque très fréquentée à l’architecture datée. (…) En partant de l’indispensable réfection de la toiture, le projet réorganise complètement le programme, le développe sur deux niveaux tout en conservant l’emprise de l’existant. Ce parti permet d’une part de générer un accès à l’étage, ouvert sur une terrasse ensoleillée, et, d’autre part, de créer un gain de surface appréciable sans empiéter sur le parking, indispensable dans cette petite ville rurale. De l’extérieur, la lecture du projet est claire, identifiable par les deux nouveaux volumes en bardage inox, en double hauteur avec mezzanines. »
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Localisation : Onet-le-Château. Programme : Réhabilitation de la médiathèque. Architectes : Raphaël Bétillon et Nicolas Dorval-Bory. Crédit photo : Nicolas Dorval-Bory
Centre d’art, Lot
« Il nous semble que tout est là, que nous devons être attentifs, repérer ce qui constitue la singularité du lieu et la conforter. La découverte de cette construction qui exprime avec des moyens réduits l’évidence des usages qui l’ont habitée procure un plaisir proche de celui que donne la lecture d’un discours exposant avec clarté, sans jargon, des phénomènes complexes. La beauté des étables, des auvents et des cours réside dans la capacité de ces ouvrages à témoigner de leur usage, de leur fonction symbolique, de leur construction entendue comme le sens accordé au choix et à la disposition ensemble des éléments qui constituent le tout. »
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Localisation : Beauregard. Programme : Transformation d’une ferme et de ses dépendances. Architectes : FACES. Crédit photo : FACES
Salle multiculturelle « la boiserie », Vaucluse
« La grande salle, d’une capacité totale de 1 000 personnes dont 640 assises, est composée d’une scène fixe et de 415 sièges sur gradins télescopiques. Elle est dotée d’espaces d’accompagnement : salle multi-activités pour 30 personnes, espace d’accueil-exposition, foyer, bar, loges, un grand parking. (…) Cet édifice ne se fonde pas ; il s’arrime. À la manière des cartes portulans, il définit sa position exacte par une triangulation à grande échelle. Le point de visée est le massif du Ventoux, et les deux ailes de la construction se déboitent en s’ouvrant vers le Levant. »
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Localisation : Mazan. Programme : Salle multiculturelle. Architectes : DE-SO. Crédit photo : Hervé Abbadie
Citations et iconographie issues du Catalogue du Pavillon français, 15e exposition internationale d’architecture, la biennale de Venise. Nouvelles Richesses, Obras/Collectif AJAP14, Éditions Fourre-Tout, 2016
Mardi prochain 6 septembre, épisode 6 : l’aménagement urbain
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