Le concours AMITER a pour ambition de concevoir un renouvellement urbain des sites exposés aux risques naturels, afin d’assurer la réduction de leur vulnérabilité. La première phase de candidature du concours, organisé par le PUCA, la DGRP et le Cerema, est ouverte jusqu’au 25 mars 2021.

Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Sud-Est de la France il y a quatre mois, et plus récemment les inondations dans le Sud-Ouest, sont l’illustration d’un accroissement des risques liés au réchauffement climatique. Aujourd’hui encore, des territoires touchés par la tempête Alex sont toujours enclavés, car l’artificialisation des sols favorise le ruissellement et les empêche d’absorber les pluies.
Plus de deux tiers des 35 000 communes françaises sont exposées à des risques naturels majeurs, selon des chiffres du ministère de la Transition écologique. Pour Barbara Pompili, à la tête de ce dernier, il est urgent “d’agir pour la résilience de nos territoires”. Ainsi, elle annonçait le 15 février 2021 le lancement du concours d’idées national AMITER – “Mieux aménager les territoires en mutation exposés aux risques naturels” – organisé par le Plan d’urbanisme construction architecture (PUCA), un service interministériel rattaché à son ministère, en concertation avec la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGRP) et le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).
Il s’agit de “faire émerger de nouvelles approches dans la conception du renouvellement urbain des sites exposés aux risques naturels, expliquent les organisateurs du concours dans un communiqué, et de faire du risque un levier de projet au service de la réduction de leur vulnérabilité”.
Après un appel à manifestation organisé en 2020, auquel 43 collectivités ont répondu, le concours d’idées portera sur 9 projets lauréats (voir ci-dessous).
Le concours AMITER s’adresse aux architectes, urbanistes et paysagistes, regroupés en équipes pluridisciplinaires.
Calendrier :
- Une première phase de candidature est ouverte du 15 Février 2021 au 25 mars 2021 minuit.
- En seconde phase, les candidats admis à concourir seront invités à des visites de sites fin avril (sous réserve des consignes sanitaires) et auront jusqu’au 16 juillet 2021 pour remettre leur projet.
Le PUCA, la DGPR et le Cerema ont mobilisé d’importants moyens : une ingénierie pour le montage des dossiers de site, 2 000 euros d’indemnités pour tous les lauréats admis à concourir (jusqu’à 8 par site) afin de participer aux frais engagés par les équipes, 16 000 euros pour chacun des lauréats des 9 sites, 8000 euros pour chacun des mentionnés des 9 sites, enfin une surprime de 7000 euros aux trois premiers lauréats désignés parmi les 9 lauréats.
Pour prendre connaissance du règlement, des dossiers de site et s’inscrire : https://chantier.net/amiter
Les 9 projets lauréats
Communauté de communes Côte Fleurie – friche Engie
Touques – Calvados
Anciennement exploité par EDF sur sa totalité, le site est aujourd’hui propriété de la société Engie et occupé partiellement par Enedis. Une vingtaine de salariés sont sur site et les anciens logements de fonction sont murés. Le secteur est l’un des rares espaces situé en zone urbanisée qui pourraient faire l’objet d’un projet de renouvellement urbain qualitatif le long du fleuve. Le site Engie s’insère en effet dans un projet d’ensemble de reconquête du fleuve par les modes doux. Le concours d’idées permettra de poser les bases d’une future mission de maîtrise d’œuvre urbaine.
Vernon – entrée de ville Seine Amont
Eure
Le site représente plus de 14 hectares, situés entre l’axe entrant de la ville et les bords de Seine. Il présente une mixité fonctionnelle entre habitats collectifs, pavillons individuels de diverses époques et bâtiments industriels. L’espace connait une vacance prolongée de plusieurs locaux d’activité vieillissants. Le plan de prévention des risques d’inondation Seine, prescrit le 20 juin 2019, permettra de mieux connaître les aléas et enjeux humains. Le site s’inscrit dans la stratégie de la ville pour le réaménagement et la reconquête des rives du fleuve. Le concours d’idées permettra de nourrir les réflexions de la commune sur l’aménagement de ce secteur stratégique.
Communauté de communes Pays de Montereau – parc d’entreprises du Confluent
Montereau-Fault-Yonne – Seine et Marne
Avec ses 120 hectares, le parc d’entreprises du Confluent à Montereau-Fault-Yonne est le plus grand et le plus ancien parc de l’intercommunalité, situé à la confluence de la Seine et de l’Yonne. La communauté de communes du Pays de Montereau a débuté une démarche de valorisation du parc d’entreprises en engageant d’importants travaux de réhabilitation des voiries et réseaux. Deux études portant sur l’aménagement foncier du site et sur les aspects hydrauliques ont également été réalisées. Actuellement, le site comporte 80 entreprises et plus de 1130 emplois. Le concours d’idées permettra d’imaginer de nouvelles manières d’aménager et de nouvelles formes architecturales conjuguant le besoin des entreprises, les enjeux urbains et de gestion du risque.
Communauté d’agglomération Saint Nazaire – Secteur Halluard Gauthier
Saint-Nazaire – Loire atlantique
Le secteur Halluard-Gauthier est situé aux portes du centre ville, à proximité immédiate de la gare TGV et se connecte à la zone industrialo-portuaire de Saint-Nazaire. C’est un ensemble hétéroclite de 4 hectares où se côtoient activités artisanales, maisons individuelles, foncier ferroviaire déclassé, bâtiments désaffectés… C’est une des dernières réserves foncières située à proximité du centre-ville. Le site est également exposé au risque de submersion marine. La collectivité a donc lancé une mission technique, urbaine et programmatique sur ce secteur afin de connaître les conditions dans lesquelles une opération de renouvellement urbain serait possible. Le concours d’idées permettra de décliner à des échelles architecturales les grandes orientations urbaines et paysagères.
Tours Métropole Val de Loire – le secteur Rochepinard- lac des peupleraies Est
Saint-Pierre-des-Corps – Indre-et-Loire
Le secteur proposé est une zone de grands équipements de 146 hectares qui s’est développée en fonction des opportunités, sans prise en compte du risque d’inondation, sans stratégie de cohésion et de qualité urbaine et environnementale. Il comporte un parc des expositions, une fête foraine, un stade, un circuit automobile, un lycée et un collège… Les questions de l’accessibilité multimodale et de la prise en compte du risque inondation par le Cher sont déterminantes pour l’avenir du site. Le concours d’idées permettra de repenser cette partie de ville en mêlant de façon ambitieuse la prise en compte du risque d’inondation, la qualité urbaine et environnementale et en s’ouvrant pleinement sur le Cher. Il permettra également de préfigurer certaines actions du programme d’actions de prévention des inondations.
Saint Etienne – secteur rivière Valbenoîte
Loire
Le secteur de la Rivière-Valbenoite constitue une entrée de ville au sud de Saint-Étienne. Il fait partie des secteurs les plus impactés par les débordements rapides de la rivière Furan. Ce quartier de 38 hectares est aujourd’hui composé d’une zone d’activités peu dynamique et vieillissante et d’un tissu hétérogène de bâtiments d’habitat collectif, d’activités et de friches industrielles. Il accueille près de 1500 habitants et 1800 emplois. La faiblesse des espaces publics et la présence de locaux désaffectés rendent cette zone peu attractive, malgré l’approbation d’un plan de prévention des risques d’inondation, d’un contrat de rivière et d’un programme d’action pour la prévention des inondations en cours de finalisation (2020-2025). Le concours d’idées permettra de poursuivre le travail de diagnostic engagé par l’agence d’urbanisme (EPURES).
Communauté d’agglomération Grand Dax – quartier du Sablar
Dax – Landes
Le quartier du Sablar constitue une entité urbaine stratégique, dont l’exposition au risque inondation, conjuguée aux difficultés de mobiliser le foncier, freine techniquement et économiquement la requalification. La quasi-intégralité du quartier est exposée au risque : il est soumis à un plan de prévention des risques d’inondation interdisant, entre autres, toutes constructions de logements supplémentaires. Depuis 2008, la ville et l’agglomération ont initié de nombreux projets pour requalifier et redynamiser le quartier du Sablar, notamment le quartier gare. Malgré l’ambition, la dynamique urbaine est ralentie par un bâti déqualifié, des friches qui maintiennent le Sablar dans une relative marginalité sociale et économique. Le concours d’idées permettra de rechercher une nouvelle vision pour ce secteur stratégique.
Communauté d’agglomération Béziers Méditerrannée – secteur historique du faubourg de Béziers
Béziers – Hérault
Le secteur historique du faubourg de Béziers, le long de l’Orb et du canal du Midi, est un tissu mixte d’habitats souvent dégradés (45 % des 930 ménages sont pauvres), d’équipements vieillissants et d’activités économiques et commerciales d’un dynamisme modeste mais réel (596 entreprises). Le secteur présente ainsi des enjeux de renouvellement urbain en termes de revalorisation et de réhabilitation de l’habitat, de confortement des services à la population et s’inscrit dans le projet de revalorisation touristique aux abords du canal du Midi. Cette zone se caractérise également par son inondabilité liée aux crues de l’Orb. Le concours d’idées permettra d’éclairer tous les acteurs du projet et de prendre en compte les risques dans le cadre du projet de renouvellement urbain.
Métropole Aix-Marseille-Provence – secteur de la Capelette
Marseille – Bouches-du-Rhône
Le secteur de la Capelette couvre aujourd’hui plus de 90 hectares : une partie est aménagée, l’autre est en friche. Identifié au départ comme une entrée de ville, à la confluence de l’Huveaune et du Jarret, le quartier constitue maintenant une centralité de cœur de ville. Cependant, la révision du plan de prévention des risques d’inondation a mis en évidence la grande vulnérabilité de ce secteur dont la majorité des terrains peut être impactée de manière significative par les crues. Au regard de cette nouvelle donne, le projet urbain est remis à plat et se traduit par une refonte du dossier de création de la ZAC. Le concours d’idées permettra d’alimenter la réflexion en focalisant par exemple sur le phasage de l’opération, sur le fonctionnement du quartier en période de crue ou sur l’adaptation des équipements existants.