L’exposition Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier, présentée à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, interroge le devenir d’une ville moderne en pleine croissance.
Le devenir indien d’une ville moderne

Chandigarh College of Architecture
L’exposition Chandigarh, s’inscrivant dans le contexte du cinquantenaire de la mort de Le Corbusier, fait suite à une véritable émotion lors de la découverte de cette ville par les commissaires d’exposition. Enrico Chapel, Thierry Mandoul, Remi Papillault, associés au vidéaste Christian Barani et musicien Bertrand Gauguet, viennent rendre compte de leur dérive dans celle que l’on nomme la « Suisse de l’Inde ».
Densification

Fête religieuse
Capitale du Pendjab, la construction de Chandigarh décidée par le premier ministre Nehru, fait suite à l’indépendance de l’Inde en 1947. Bien loin de la tabula rasa, cet unique projet urbain de grande ampleur du Corbusier est conçu à partir de 1951, en collaboration avec notamment Pierre Jeanneret qui resta sur place une quinzaine d’année. Prévue à l’origine pour 150 000 habitants, cette ville modèle, symbole et figure optimiste de la démocratie indienne, accueille aujourd’hui 1 200 000 habitants. Après avoir revêtue un costume trop grand, elle atteint son apogée en 2015, sa faible densité originelle permettant un véritable potentiel de densification.
Projection

Palais de Justice, Le Capitole
A travers sa redécouverte est interrogé le devenir de Chandigarh, entre modernité et culture indienne. Penchant entre une double réalité, historique et contemporaine, l’exposition met en regard des documents d’archives de la Fondation Le Corbusier – dont pour la première fois réunis une quinzaine de ses carnets – des maquettes et documents d’interprétation, des films documentaires tournés entre 2014 et 2015. A noter, des copies du mobilier de Pierre Jeanneret permettent aux spectateurs d’être confortablement installé pour visionner les vidéos. Transversalement, la ville est regardée au travers de 7 thématiques + 1 : vie domestique, nature, être mobile, secteur, informel, polis, héritage et le capitole.
Immersion

Secteur 17
Pour parcourir cette exposition, deux possibilités. La première consiste à la découvrir de la même manière que Christian Barani pour la réalisation de ses films, par la dérive. Théorisée pour la première fois par le situationniste Guy Debord en 1956, la dérive urbaine, vue par le prisme de la psychogéographie, est une démarche qui consiste à flâner dans un lieu en se laissant guider par ses effets, permettant à l’individu de comprendre l’organisation d’un espace par sa propre expérience. La deuxième manière de visiter l’exposition consiste à prendre une carte et à planifier son trajet au préalable. Deux manières d’appréhender l’exposition comme on pourrait appréhender la ville. Une installation donc immersive, qui plonge le visiteur dans la vie urbaine de Chandigarh.

Joueuse de sitar

Joueur de cricket devant la main ouverte

Vendeur de baies rouges
Amélie Luquain
Exposition du 11 novembre 2015 au 29 février 2016
Courtesy Cité de l’Architecture et du Patrimoine / Christian Barani / FLC Adagp, Paris, 2015