La 17e Exposition internationale d’Art et d’Architecture de Venise, annulée l’an dernier à cause de la crise sanitaire, interroge sur le vivre ensemble. Le Pavillon français, réalisé par l’architecte Christophe Hutin, y présente “Les communautés à l’œuvre”.

En 2020, l’architecte libanais Hakim Sarkis, commissaire général de la 17e Exposition internationale d’Art et d’Architecture de Venise, invitait la communauté de l’architecture à réfléchir à “Comment vivrons-nous ensemble ?” Un an après, suite au report de l’édition à 2021 à cause de la crise sanitaire, Christophe Hutin peut enfin présenter sa vision, qu’il assure ne pas être “une réponse formelle”.
Intitulée “Les communautés à l’oeuvre”, la proposition de l’architecte pour le Pavillon français interroge “l’action des personnes sur l’environnement construit en tant que ressource constitutive d’un projet en architecture”. A travers cinq études de cas – en France, en Afrique du Sud, en Asie et en Amérique du Nord – Christophe Hutin “montre comment les habitants rendent l’architecture meilleure, plus efficiente, et plus en accord avec leurs projets de vie.”

Une expérience immersive
Les cinq études de cas, réalisées sous la forme de documentaires, sont présentées en triptyque. L’image centrale est un travelling cinéma qui traverse les situations habitées. Elle est appuyée, de part et d’autre, par des images documentant la vie quotidienne des communautés et le processus de transformation entamées avec les architectes. Les triptyques proposent ainsi un regard nouveau sur la transformation de logements à Bordeaux, la reconstruction d’un cinéma et d’un orphelinat du township de Soweto (Afrique du Sud), l’extension vernaculaires de logements à Hanoï (Viêt Nam) ou encore le chantier d’aménagement d’un espace public à Détroit (États-Unis), qui se concentre sur l’aspect performatif de l’architecture.

Les interventions sur le Pavillon français ont été minimales : ce sont les projections qui s’adaptent et utilisent les particularités surfaciques du lieu. L’espace central, baptisé “le Tout-Monde”, accueille le spectateur avec une fresque où les habitants, en dimension réelle, sont à l’œuvre dans des chantiers collectifs.
Sur le plan technique, la scénographie de l’exposition réemploie les éléments du pavillon japonais à la précédente biennale. Le mobilier est constitué des dispositifs d’adaptation aux Acqua alta, la période d’inondation que connaît Venise au début du printemps, qui seront mis à disposition à la suite de l’exposition pour faire face à ces évènements climatiques.
