Le ministère de l’Économie présente un plan de relance post-Covid 19 afin d’accompagner les artisans et les indépendants dans la relance de l’activité. Ce plan, qui s’inscrit dans la lignée du projet de loi de finances rectificative examiné par l’Assemblée nationale, prévoit notamment 900 millions d’euros supplémentaires pour renforcer les trésoreries des professionnels.

Après deux mois de déconfinement, certains secteurs peinent encore à retrouver leur niveau d’activité d’avant-crise. Après les mesures du gouvernement mises en place pendant le confinement comme la hausse du fonds de solidarité ou l’annulation des charges sociales des entreprises de moins de dix salariés, le ministère de l’Économie annonce débloquer 900 millions d’euros. Cette somme, disponible dès 2020, vise à accompagner les artisans et les indépendants durant la phase de reprise des activités. Au total, ce sont trois séries de mesures à court terme et à long terme qui visent à soutenir la trésorerie des entreprises, à accélérer la numérisation des petites entreprises et à revitaliser le commerce de proximité.
Renforcer la trésorerie
Afin de s’assurer que les artisans et les indépendants puissent redémarrer leur activité, Bercy annonce un série de mesures visant à renforcer leurs ressources financières :
- les TPE qui ont dû fermer administrativement durant le confinement bénéficieront automatiquement d’une exonération des cotisations et contributions patronales sur la période du 1er février au 30 avril 2020
- ces mêmes TPE pourront bénéficier d’un crédit égal à 20% de la masse salariale soumise à cotisations sociale sur la même période, et qui sera utilisable pour le paiement de l’ensemble des cotisations et contributions en 2020
- les travailleurs indépendants verront leurs cotisations sociales personnelles réduites au titre de l’année 2020. Une mesure qui devrait conduire à un allègement des charges de 400 millions d’euros.
Le fonds de solidarité sera prolongé jusqu’en juin 2020 pour les petites entreprises et les indépendants. L’accès au deuxième volet du Prêt Garanti par l’État sera facilité par la suppression d’un critère, offrant ainsi la possibilité aux entreprises de toucher entre 5.000 à 10.000 € suivant les secteurs d’activité, grâce au dispositif mis en place par les régions. Une opération qui devrait avoisiner les 500 millions d’euros.
Accélérer la numérisation des TPE
La crise sanitaire a révélé la nécessité de la numérisation des entreprises. Dans un premier temps, il s’agit de préparer les TPE à une éventuelle résurgence de l’épidémie. Pour cela, le ministère de l’Économie financera, dès le mois de juillet, leurs outils numériques. À long terme, il s’agit plutôt d’accompagner et d’éduquer les TPE : l’audit permettra de déterminer les besoins de chacune des entreprises et d’apporter le meilleur soutien possible dans le développement de leurs projets numériques (meilleure visibilité sur Internet, démarchage des clients, présentation des produits…).
Assurer la pérennité des petits commerces dans les territoires
Les territoires fragiles, et fragilisés par la crise sanitaire, bénéficieront de la création de 100 foncières de redynamisation des commerces. La Banque des Territoires proposera aux collectivités territoires de déployer ces sociétés commerciales afin d’acquérir et rénover plus de 6 000 commerces, sur cinq ans, afin de proposer notamment des locaux à loyer modéré aux commerçants et artisans.
Ces mesures, présentées dans le cadre du troisième projet de loi de finances rectificatives, seront bientôt appuyées par le fonds de garantie paneuropéen, établi pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire. Un fonds qui permet notamment à la Banque européenne d’investissement de mettre à disposition 40 milliards d’euros de financement supplémentaire pour les PME françaises.