L’architecte Ana Moussinet fait dialoguer l’art, le mobilier et les objets pour insuffler la vie au Louvre Saint-Honoré. Loin des espaces de services conventionnels.

Après les espaces de services du Washington Plaza (Paris 8e), Ana Moussinet imagine ceux du Louvre Saint-Honoré (Paris 1er) : 500m2 répartis entre halls, café lounge et salles de réunion. Autant d’espaces multiformes et polyvalents, pensés pour se poser, se rencontrer, s’isoler ou travailler seul ou en petit groupe.
L’architecte apporte un supplément d’âme à ce lieu unique, situé au cœur d’un site empreint d’art et d’histoire. Entouré du Louvre avec ses collections rassemblées dans un palais architectural, du Ministère de la Culture et son habillage métallique contemporain, et bientôt de la Fondation Cartier – qui ouvrira ses portes en 2023 en rez-de-jardin du bâtiment – le Louvre Saint-Honoré se pare d’art à l’intérieur des espaces de bureaux et de services, souvent très conventionnels.
En collaboration avec Amélie du Chalard, de la galerie Amélie Maison d’art, Ana Moussinet joue la carte de l’art abstrait avec des œuvres signées Jean Duruisseau et Delphine de Luppé. Le premier pour sa peinture évocatrice de la patine des murs antiques et de la terre brute. La seconde pour le dialogue artistique entre la photographie et la peinture à l’huile.
Une sélection d’autres objets d’artistes donnent vie à ces espaces de services : les vases et objet de Kristian Sofus Hansen et Tommy Hyldahl célèbrent des silhouettes et des textures uniques, les dessins aux formes flottantes, hybrides et monochromatiques de Kethevane Cellard naviguent entre esquisse au crayon et sculpture, les oeuvres d’Anouck Peeters ou de Pascale Ribourg offrent un langage pluriel et décloisonné.

L’art se fait le fil conducteur entre les espaces. À l’entrée, le palier se pare d’une verrière composée d’un tableau de Mondrian, qui illumine l’espace à travers des vitrages sculptés. Le café lounge, encadré de deux cours végétalisées, attire par ses sols ondulés. Rythmés par un parterre aux teintes rouge et ocre, leur association avec la pierre grise taillée en chevron confère au lounge une écriture parisienne.


Le mobilier fait écho à l’identité visuelle du site. Ses formes reprennent les ondulations des salles de réunion modulables. Ana Moussinet signe quelques pièces comme trois sofas (réalisés par La Manufacture) aux formes élancées, adossés à une lame de cuir naturel, ou une table basse en lave émaillée couleur aubergine (créée par l’entreprise Men). Le cuir, le velours, les feutrines apportent chaleur et confort à ces espaces premium.


La notion de service aux usagers se retrouve aussi dans les détails : livres, tablettes connectées, jeux de société ne font qu’un avec l’espace.