La Fondation du patrimoine, en partenariat avec la commune de Souvigny, lance une collecte de dons en faveur de la Chapelle-Neuve des Bourbons, frappée d’un arrêté de péril. L’objectif de la collecte est de 150 000 euros, pour un montant de travaux estimé à environ 1 million d’euros.

Elle aura résisté à l’acharnement de la Convention, au lendemain de la Révolution, mais pourrait ne pas survivre à l’emprise du temps qui passe. Seule chapelle funéraire princière dont le sépultures sont demeurées inviolées, la Chapelle-Neuve des Bourbons menace de s’effondrer. A Souvigny, ce vestige de l’architecture gothique du XVe siècle présente une aggravation importante des désordres structurels : l’accentuation des fissures des voûtains, le piètre état des ogives et des clefs-de-voûte du chœur et l’apparition d’importantes fissures verticales ont obligé la mairie de cette commune de l’Allier à prendre un arrêté de péril le 22 juin 2020, interdisant l’accès à la Chapelle-Neuve des Bourbons.

Les opérations de sécurisation, qui débuteront avant la fin de l’année, consisteront en une sécurisation du site par la mise en place d’étaiements et de protection du tombeau. Après une étude des causes des désordres, les premiers travaux permettront une reprise structurelle des maçonneries (fondations, murs et voûtes) sous la conduite d’un architecte qualifié et sous le contrôle scientifique de la direction régionale des Affaires culturelles. En effet, la chapelle est classée monument historique dès 1840, le prieuré de Souvigny lʼest dans son intégralité en 2001. Puis, une restauration complète des décors de la chapelle pourra être entreprise, avant d’en rouvrir les portes au public.
L’objectif de la collecte est de 150 000 euros, pour un montant de travaux estimé à environ 1 million d’euros.
La nécropole dynastique des Bourbons
La prieurale est aujourdʼhui la dernière église à double transept encore debout en France, comme le fut l’abbaye de Cluny jadis dont la chapelle dépendait. Conçue comme un écrin reliquaire autour du tombeau de Charles Ier, duc de Bourbon et compagnon d’armes de Jeanne d’Arc dans sa lutte contre l’envahisseur anglais, la Chapelle-Neuve est devenue au fil des siècles la nécropole dynastique des Bourbons.

Aymar de Bourbon, premier ancêtre connu des Bourbons, lègue en 915 à l’abbaye de Cluny les biens qu’il possède à Souvigny, constitués de vignes, de champs et d’une villa avec une église dédiée à Saint-Pierre. Un monastère est alors érigé, qui devient rapidement florissant. Quelques décennies plus tard, deux illustres abbés de Cluny, Mayeul et son successeur Odilon, choisissent dʼy finir leurs jours et sont inhumés dans la nef de l’église. Les pèlerinages se développent alors autour de leurs reliques et des miracles sont rapidement attestés. Durant tout le Moyen-Âge, l’expansion du prieuré est indissociable de l’ascension de la famille des Bourbons, fondateurs et protecteurs du monastère.
La Chapelle-Neuve des Bourbons accueille aujourd’hui les sépultures de grands noms de la lignée bourbonne. Anne de France, fille du roi Louis XI et régente du royaume pendant la minorité du Dauphin Charles VIII (XVe siècle), y reposent aux côtés de Mlle de Tours, fille de Louis XIV et Mme de Montespan ou encore Sixte de Bourbon, frère de la dernière impératrice d’Autriche-Hongrie Zita de Habsbourg.