Le chantier de restauration de la tour Perret débutera à Grenoble, en 2021. Les travaux se dérouleront sur deux ans, avec une tranche d’essai qui aura lieu dès cette année, pour un coût total avoisinant les huit millions d’euros.

La tour Perret, monument emblématique de Grenoble et classé au titre des Monuments Historiques depuis 1998, fera peau neuve à partir de 2021. Le chantier illustre la volonté de transition de la préfecture iséroise, qui favorise la restauration au détriment de la démolition, qui fait un usage raisonné des ressources et qui valorise le patrimoine. À cette fin, le maire de la Grenoble a nommé, dès 2019, l’architecte en chef des Monuments Historiques François Botton (Sud Sud-Est Architecture) pour conduire l’équipe de maîtrise d’oeuvre : la ville a depuis sélectionné le groupement d’entreprise Freyssinet, Comte et Jacquet pour assurer les travaux du chantier test, en partenariat avec le Groupe Vicat et son laboratoire Sigma Béton.
Les travaux, dont le coût total est estimé à huit millions d’euros, se dérouleront sur deux années complètes à partir de 2021 pour une réception de chantier en 2023. En raison de l’état critique de la construction, dont l’accès au sommet est fermé depuis 1960, une tranche d’essai sera opérée dès l’été 2020. Ce chantier pilote vise à évaluer, comparer, écarter et retenir les solutions sans erreur. Ainsi, certains protocoles de conservation et de restauration seront mis en oeuvre comme le coffrage du béton, l’enrobage des armatures, le nettoyage et la réparation de parement béton armé.
Une tour en béton armé qui a marqué l’histoire

La tour Perret est une construction en béton armé qui culmine à 90 mètres, faisant d’elle la seule structure atteignant cette hauteur au début du XXe siècle. Elle a été érigée en 1924 par les frères Auguste et Gustave Perret, à la demande du maire de Grenoble Paul Mistral, pour l’Exposition internationale de la Houille blanche et du Tourisme qui a eu lieu l’année suivante.
Véritable révolution dans le domaine de la construction du XXe siècle, la tour utilise le béton armé : cette “pierre liquide” se révèle moins coûteuse que la pierre classique et moins chronophage au cours de la construction.
Conçue sur un plan octogonal de huit mètres de diamètre, la tour repose sur des fondations de onze mètres de profondeur. Son ossature est constituée de huit poteaux verticaux assemblés par des enrayures espacées de 22 mètres. Entre ces poteaux, une ossature secondaire reçoit un système de claustras en forme de triangle, qui laissent passer le jour créant un jeu de lumière.
Seul bâtiment conservé de l’exposition, la “tour pour regarder les montagnes” comme la surnommait Auguste Perret offre un panorama sur la ville, l’agglomération et le paysage montagneux environnant.