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Exposition “Émulations”  & Concours d’architecture de l’Académie des beaux-arts

En janvier 2023, le nouveau Concours d’architecture de l’Académie des beaux-arts, entièrement repensé par les membres de sa section d’architecture, proposait aux participants de formuler une proposition de recherche autour de la thématique Écritures. Ce thème était une invitation à imaginer comment, à l’âge numérique et au regard des transformations environnementales, l’architecture pouvait inventer de nouvelles articulations artificielles, techniques et culturelles, ainsi que de nouveaux codes, entre information, énergie et matérialité.

Pour cette première édition, 4 projets avaient été sélectionnés en mai dernier parmi les 40 candidatures reçues. Depuis cette date, les 4 équipes finalistes ont travaillé à la réalisation de leur projet qui sera présenté au sein de l’exposition Émulations. 

Le jury final du concours aura lieu le mercredi 13 décembre 2023. Il décernera le Prix Charles Abella, doté de 20 000 euros, à l’une des 4 équipes, les trois autres équipes finalistes recevront une mention dotée de 5 000 euros. L’annonce du lauréat de ce Prix aura lieu dans le cadre du vernissage de l’exposition Émulations.

Les 4 projets suivants sont à découvrir au sein de l’exposition qui se tiendra du 14 décembre 2023 au 31 janvier 2024 au Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts à Paris : 

– Spolia de Estelle Barriol – Studio ACTE
– L’attrape-rêves de CompMonks
– Magasin / Magazine de Sophie Dars & Carlo Menon (Accattone)
– L’Usage de l’Espace de Max Turnheim

Estelle Barriol – Studio ACTE
Architecte HMONP (ENSA Paris Saint-Étienne), Estelle Barriol (France,1992) fonde Studio ACTE à Rotterdam en 2020. Elle est rejointe par Fanny Bordes, architecte HMONP, en 2023. Par sa pratique, Studio ACTE repense les modes de construction en replaçant le chantier et les matériaux au cœur du processus de projet. Inspirée par des procédés vernaculaires, cette pratique se concentre sur une conception low-tech et géo-sourcée portée par la recherche appliquée et l’expérimentation à l’échelle 1. Estelle Barriol enseigne à l’Académie d’architecture de Rotterdam RAvB et a reçu la mention spéciale de l’édition 2022 du Prix De Rome néerlandais.

Spolia
Empruntant son titre à la tradition romaine de réutilisation de composants, le projet Spolia explore les potentiels esthétiques et constructifs du réemploi. La métropole parisienne est le terrain fertile de cette expérimentation circulaire qui, à partir des matériaux disponibles dans les mines urbaines, réinvente localement des savoir-faire, des modes de construction spécifiques et de nouvelles esthétiques.

« Dans les villes comme à la campagne, le réemploi interroge des formes d’écritures circulaires et ouvre un formidable champ des possibles en réponse à l’urgence écologique… Chaque Spolia présente une vision réinventée d’une écologie urbaine possible, assemblant des éléments de construction ordinaires provenant de déconstructions… L’exposition explore le dialogue entre savoir-faire, matière disponible et standardisation, encourageant un examen critique de formes architecturales en tant que figures de résilience. »  
Estelle Barriol

CompMonks
Architecte DPLG (ENSA Paris Malaquais), Compmonks (France, 1982) développe depuis 2012 une pratique qui articule l’architecture, la recherche scientifique et l’art. Docteur en sciences et technologies pour l’architecture (ETH Zürich), il dirige actuellement un projet de recherche sur la modélisation architecturale à partir de potentiels neuronaux.

Ses travaux explorent les problématiques artistiques relatives à la combinaison de la cognition humaine et de l’ordinateur ; ils donnent lieu à des dispositifs interactifs et génératifs sous la forme de séries d’objets de design et d’installations aux médias mixtes présentées dans diverses expositions (Centre Pompidou, ZKM, Art Electronica).

L’attrape-rêves
L’attrape-rêves est une installation immersive donnant à expérimenter une spatialisation des songes. Entre abstraction numérique, puissance mémorielle des récits et références architecturales, le projet documente et exprime le foisonnement créatif du monde onirique. Au travers du processus de matérialisation numérique, les morceaux volatiles de la mémoire du rêveur deviennent tangibles et leur expérience éveillée devient publique.

« Comment représenter une chose tellement insaisissable que nous ne pouvons nous en rappeler que de manière brève et fragmentée ? Comment une chose incertaine peut-elle devenir tangible tout en préservant sa polysémie ? Y a-t-il des sources plus objectives que leurs narrations ? Générés en trois dimensions à partir des données collectées durant les périodes de rêve, ces paysages oniriques aux géométries volatiles prennent forme pour mettre en espace ce non-connu de nos vies et son rôle dans les capacités créatrices humaines. »
CompMonks

Sophie Dars & Carlo Menon – Accattone
Sophie Dars (France, 1983) et Carlo Menon (Italie, 1981) collaborent, depuis Bruxelles, autour d’une pratique située entre recherche, édition, pédagogie et projet d’architecture. Architecte DPLG (ENSA Paris Malaquais), Sophie Dars prend régulièrement part à des projets construits en association avec des architectes et des artistes européens. Architecte (La Cambre, Bruxelles) et docteur en Histoire et théorie de l’architecture (Bartlett School of Architecture, UCL, Londres), Carlo Menon mêle recherche scientifique et projets d’écriture. Ils enseignent le projet à la Faculté d’architecture La Cambre Horta (ULB, Bruxelles) et la représentation dans le master Civic Design à la PBSA Düsseldorf. Dans le projet Magasin / Magazine, ils transfèrent le principe collaboratif et expérimental du magazine Accattone, qu’ils cofondent en 2014, en sollicitant de nombreuses participations.

Magasin / Magazine
Magasin / Magazine vise la transformation d’une bâtisse rurale en un « lieu à écrire » par une succession d’interventions architecturales spécifiques, basées sur des collaborations ponctuelles qui mobilisent des sensibilités, matériaux, savoirs et savoir-faire différents, tels les contenus d’un magazine. Cette démarche rompt avec l’héritage moderne de l’architecte auteur, au profit de la figure de l’architecte éditeur, pour donner corps à une pratique résolument collective, hybride et charnelle.

« Magasin / magazine représente la condition culturelle qui est la nôtre : non linéaire, non hiérarchique, hétéroclite, curieuse, impure, parfois erratique et même opportuniste. C’est plus un lieu de rencontres que de vérités absolues. Un lieu dont les contenus sont mouvants, prennent ou perdent de l’importance, et font souvent sens en fonction des autres matériaux qui les côtoient. Un lieu physique peut-il être en soi un magazine ? Ce projet répond « oui » : un lieu de résidence, d’étude ou de fête, de transmission de savoirs et d’autres manières d’écrire l’architecture, sans différence entre faire et penser. »  
Sophie Dars et Carlo Menon

Max Turnheim
Max Turnheim (France, 1982) est architecte DPLG (ENSA Paris-Malaquais) et cofondateur du studio UHO avec Federico Coricelli, qui opère entre Paris, Turin et Londres. UHO appréhende l’architecture par le prisme de la distribution de l’espace sous les conditions capitalistes actuelles. Entre théorie et pratique, les projets évaluent les transformations de l’accès collectif et individuel et cherchent, à travers différents programmes, à réorienter l’existant dans l’optique d’en augmenter la valeur d’usage. Max Turnheim enseigne à l’Architectural Association (Londres) et à l’École Spéciale d’Architecture (Paris).

L’Usage de l’Espace
L’Usage de l’Espace est une exploration théorique de ce que peut faire une « architecture qui ne peut plus écrire », ou qui aurait perdu sa valeur symbolique. Le projet propose une approche réaliste de l’environnement bâti et des moyens disponibles dans les conditions économiques actuelles. Quelle architecture peut émerger si l’on dissocie valeur d’usage et valeur d’échange de l’espace ? Comment augmenter l’une sans influer sur l’autre ? Ces interrogations sont traitées sous la forme d’un essai inédit, écrit et publié à l’occasion du concours, et appliquées au sein même de l’exposition.

L’« Espace » est un des termes les plus courants dans le vocabulaire architectural, que ses praticiens manipulent avec naturel et assurance quotidiennement. Pour autant, le concept qu’il recouvre est marqué par un vague des plus frustrants. Qu’avons-nous au juste en tête quand nous disons « Espace » ?

Le Concours d’architecture de l’Académie des Beaux-Arts
Concours historique de l’Académie des beaux-arts créé en 1975 par Marc Saltet dans l’esprit du Prix de Rome, le Grand Prix d’Architecture a connu depuis cette date plusieurs cycles inspirés notamment par Michel Folliasson, Claude Parent et Paul Andreu. Entièrement repensé, le nouveau Concours d’architecture de l’Académie des beaux-arts a été lancé en janvier 2023.
Biennal, il est remis en alternance avec le Grand Prix d’architecture attribué à une personnalité pour l’ensemble de son parcours. Il invite des groupements composés d’au moins un architecte diplômé d’état à formuler une proposition de recherche sur un thème commun, choisi en lien avec les réflexions portées par les cinq académies.
À l’issue d’une première présélection, suivie d’auditions, quatre projets sont retenus et accompagnés en vue d’une exposition collective. Dans le cadre de cette dernière, le Prix Charles Abella, doté de 20 000 euros, est décerné à l’un des projets, les trois autres finalistes recevant une mention dotée 5 000 euros.

Le jury du Concours d’architecture de l’Académie des Beaux-Arts
Marc Barani, Bernard Desmoulin, Anne Démians, Pierre-Antoine Gatier, Dominique Perrault, Alain Charles Perrot, Jacques Rougerie, Aymeric Zublena, Jean-Michel Wilmotte (membres de la section d’architecture), Philippe Trétiack, Francis Rambert (correspondants de la section d’architecture).

Comité d’orientation, commissaires de l’exposition
Emmanuelle Chiappone-Piriou, Benjamin Lafore, Sébastien Martinez-Barat.

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